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La transmission d’entreprise représente aujourd’hui un enjeu économique et social de premier plan. À l’échelle de dix ans, ce sont près de 600 000 entreprises en France qui seront transmises à de nouveaux acquéreurs, selon les estimations de Bercy. D’ores et déjà, le marché est très actif, observe Christophe Demeure, associé au cabinet d’expertise-comptable RSM. « Le marché fonctionne par cycle. En 2010-2011 en période de ralentissement économique, les transactions s’étaient nettement ralenties, les vendeurs attendaient d’offrir un profil plus attractif tandis que les acheteurs peinaient à lever des fonds », se rappelle le professionnel. Aujourd’hui donc, la donne a changé et 2019 s’est montrée une année particulièrement dynamique. « L’an dernier, les entreprises ont bénéficié d’un contexte exceptionnel avec le cumul du CICE 2018 et les nouveaux allègements de cotisations patronales. »
Pour autant, vendre ou acheter une entreprise est une affaire plus complexe qu’il n’y paraît. Selon la CCI de Paris, chaque année, seulement la moitié des entreprises susceptibles d’être transmises le sont réellement. Une situation qui s’explique en premier lieu par l’impréparation du candidat à la cession. « Les chefs d’entreprise des TPE et des petites PME ont tendance à s’accrocher à leur société et à s’y prendre au dernier moment au risque de vendre dans de mauvaises conditions », constate Christophe Demeure. Selon lui, huit cessions sur dix sont réalisées à la va-vite et au désavantage du vendeur. Les professionnels du secteur estiment entre 3 et 5 ans la durée de bonne préparation d’une transmission afin de présenter des éléments lisibles et rassurants pour un repreneur et ainsi valoriser le patrimoine de l’entreprise. Tout le pari est donc d’anticiper la démarche afin d’assurer la pérennité de l’entreprise et de son savoir-faire, parfois précieux ou rare.
« Je constate parfois une inadéquation entre l’offre et la demande. Organiser une transmission est une démarche complexe. Au-delà des aspects techniques, qu’il s’agisse d’une cession ou d’une reprise, c’est avant tout un projet de vie avec un enjeu personnel fort et une dimension psychologique qui ne doit pas être mésestimée, assure Christophe Demeure. Or, une transmission ratée risque de conduire à la disparition de l’entreprise, de son savoir-faire et de ses emplois. »