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« Je suis… un homme pressé »
Le coach personnel envahit tous les domaines… Entrepreneur(e)s et cadres dirigeant(e)s pressé(e)s passent le pas en sport, afin d’être toujours plus efficaces.
Le coaching sportif personnalisé serait-il la nouvelle marotte des patrons et cadres dirigeants ? Force est de constater que de plus en plus de chefs d’entreprise font appel à un coach pour entretenir leur forme. Leur motivation première n’est pas de se sculpter un corps d’Apollon, mais bien de préserver leur santé. Lionel, chef d’entreprise dans la métallurgie, a eu le déclic à l’approche de la cinquantaine. « Un ami a eu des ennuis de santé. Cela m’a fait réagir et j’ai décidé qu’il était temps de prendre un peu plus soin de moi », explique-t-il. Même intention pour Laurent Gesse, dirigeant d’Axial Agencement : « J’avais des problèmes de dos. Au moindre mouvement, même anodin, je risquais de me bloquer. Il fallait absolument que je me muscle ».
Submergés d’obligations et focalisés sur le développement de l’entreprise, entrepreneurs et cadres dirigeants ont souvent délaissé leur santé. Mais les discours sur le capital santé et le bien-vieillir semblent porter leurs fruits, même auprès de cette population des plus occupées. « Quand ils sont rattrapés par des douleurs ou du surpoids, ces CSP+ se prennent en main pour maintenir leur forme et retrouver du bien-être », constate Romain Baretge, président d’Ownsport, un réseau de coaches à domicile. « Faire appel à un coach sportif est aujourd’hui entré dans les mœurs », confirme Mehdi Zamali, dirigeant de Punch’in, une entreprise de coaching sportif basée en région lyonnaise.
Flexibilité des horaires et du programme
Une fois la motivation au rendez-vous, encore faut-il s’astreindre à suivre le rythme. « Mes séances en tête-à-tête avec mon coach sont devenues un rendez-vous incontournable. Au début, c’est compliqué. Il faut réussir à caler deux heures de sport dans un emploi du temps déjà surchargé. Et puis, je dois aussi reconnaître que j’en ai bien bavé pendant les deux premiers mois », raconte Lionel. Avec une vie professionnelle et une vie familiale déjà bien chargées, il faut trouver la bonne formule. « Pour moi, c’est une fois par semaine à 7h45. Le temps de la séance puis de la douche, j’arrive au bureau à 10h », fait savoir Laurent Gesse. Car le plus difficile est de faire rentrer au chausse-pied un créneau de deux heures de disponibilité. Par rapport à une séance de sport dans un club, le coach offre une plus grande flexibilité. « Nous sommes là aussi pour nous adapter aux horaires de nos clients. Tôt le matin, à la pause déjeuner et après 19h sont les horaires les plus demandés », fait savoir Mehdi Zamali. En fonction des impératifs, l’horaire du cours peut varier même si, en la matière, la régularité a du bon car elle permet d’installer une routine.
Avoir un coach prévient aussi les annulations par manque d’envie. Décider au dernier moment de ne pas se rendre à la salle de sport, c’est facile ; annuler une séance avec un coach, c’est plus compliqué. De plus, le coach apporte un encadrement, un programme adapté, des encouragements, des conseils précis… qui permettent des progrès visibles. « Les patrons veulent être bien encadrés et avoir des résultats. Avec un coach, il est plus facile d’atteindre les objectifs », affirme Romain Baretge. Performance, objectifs, retour sur investissement… les chefs d’entreprise restent des chefs d’entreprise. La culture du résultat est essentielle pour cette catégorie de clientèle. « Les dirigeants et cadres à responsabilité ont tendance à vouloir se surpasser car ils ont une mentalité de gagnants. Il faut apporter le bon dosage : un peu de dépassement mais sans excès. Un coach doit savoir calibrer les objectifs et trouver le juste équilibre », affirme Mehdi Zamali qui prône le sport-santé plutôt que le sport-compétition. Savoir s’adapter en permanence à son client est la clé. En fonction de l’état de forme ou des contrariétés du jour, le programme évoluera. « Il y a une part de psychologie dans notre job. Il faut savoir faire avec l’humeur de la personne, son rythme de vie, ses préoccupations… Une vraie relation de confiance s’installe. C’est important pour permettre le lâcher prise », analyse le dirigeant de Punch’in.
Effacer les excès des repas d’affaires
En se déplaçant à domicile ou au bureau, le coach limite la perte de temps. Ensuite, c’est au choix du client. Opter pour une séance sur son lieu de travail présente des avantages, mais aussi quelques inconvénients. Croiser ses salariés quand on est en tenue de sport, rouge écarlate à cause de l’effort ou dégoulinant de sueur, peut en rebuter certains… Côté équipements, rien n’est requis. « Si vous voulez prendre de la masse musculaire, les machines sont indispensables. Sinon, le poids du corps suffit aux exercices, indique le président d’Ownsport. Dans la pratique, les coaches se déplacent avec du petit matériel comme des élastiques, des ballons, des petits poids… C’est surtout pour rendre le cours plus ludique. »
Et ça marche ! Rares sont ceux qui jettent l’éponge. « Les résultats sont positifs. Mon niveau physique s’est amélioré et je suis en meilleure forme générale », souligne Laurent Gesse. A l’automne dernier, il avait arrêté les cours pendant six mois. « J’ai ressenti un vrai manque et j’ai recommencé », reconnaît-il. Même si les chefs d’entreprise n’en ont pas toujours bien conscience, ce coaching sportif permet aussi de recharger les batteries pour affronter un quotidien stressant. « J’ai appris à mieux contrôler mes émotions, à être plus calme et concentré, notamment grâce à quelques exercices de respiration », fait savoir Lionel. Et cerise sur le gâteau : garder la ligne devient plus simple. Le quotidien d’un chef d’entreprise est souvent fait de déjeuners d’affaires et autres cocktails. Pas facile alors de ne pas voir les kilos s’accumuler… « J’ai perdu plus de 10 kg en me mettant au coaching sportif », avoue Laurent Gesse. Vous vous y mettez quand ?
Séverine Renard