Temps de lecture estimé : 2 minutes
Le programme du Nouveau Front populaire pourrait bien chambouler l’ordre établi entre patrons et salariés.
« Anti-entreprise » voire « anticapitaliste », le programme économique et social du Nouveau Front populaire glace le sang de certains patrons et investisseurs.
Selon une étude publiée jeudi 27 juin par la Confédération des PME, près de six patrons sur dix (58 %) prévoyaient de reporter leurs investissements ou recrutements en cas de victoire de la gauche ce dimanche. Ils devraient maintenant joindre les actes à leur parole.
Un programme hostile au business ?
Ces mêmes patrons craignent aussi une recrudescence des grèves, des tensions sociales, en plus d’une léthargie de la politique avec un pays ingouvernable. En bref, cette Assemblée nationale teintée de rouge n’a pas ravi le monde des affaires.
En première ligne de l’inquiétude des patrons : le Smic à 1 600 euros. Cette mesure – que le NFP peut faire passer par décret et donc sans vote à l’Assemblée – pourrait plomber les finances de certaines entreprises. Franceinfo nous révèle justement que « les chefs d’entreprise, notamment ceux de PME, TPE, assurent que si le programme du Nouveau Front populaire est appliqué à la lettre, ils ne s’en sortiront pas et devront licencier ou fermer boutique ».
Le déficit redevient l’inquiétude principale
Côté CAC 40, les investisseurs ont vu leur prévision se confirmer : aucun bloc n’a obtenu de majorité absolue. Le premier indice français demeurait donc très légèrement dans le vert à la mi-journée hier, le lundi 8 juillet.
Attention toutefois à ne pas se méprendre, l’incertitude règne et l’hystérie autour du déficit français reste dans toutes les têtes. Et à ce titre, une majorité – même relative – du NFP pourrait devenir un problème selon Capital Economics : « Les résultats (des élections, ndlr) ont permis d’éviter les pires conséquences possibles. Mais il existe un risque que le candidat de la gauche dure Jean-Luc Mélenchon soit nommé Premier ministre. Et même s’il ne l’est pas, l’impasse parlementaire entravera les efforts visant à assainir durablement les finances publiques », juge le cabinet.
Un constat partagé avec les analystes de la Deutsche Bank : « Le NFP a le programme le plus agressif sur le plan budgétaire, tant en termes de dépenses que d’impôts, et le marché se méfiera de la perspective de les voir au gouvernement aujourd’hui ou plus tard, ce qui entraînera une augmentation des déficits. » Même son de cloche pour John Plassard, conseiller en investissement chez Mirabaud : « Il est fort probable que la volatilité remonte d’un cran ».