Objectifs climat-énergie : On peut mieux faire 

Temps de lecture estimé : 2 minutes

Ezzedine El Mestiri, fondateur du magazine Nouveau consommateur en 2003
Ezzedine El Mestiri, fondateur du magazine Nouveau consommateur en 2003

Depuis 2017, le Réseau Action Climat publie un tableau de bord indépendant qui permet d’établir un état des lieux accessible et partagé sur les trajectoires climatiques et énergétiques de la France.

Savoir où nous en sommes dans l’atteinte de nos objectifs sur le climat et l’énergie, d’évaluer les tendances et d’identifier les domaines où des actions supplémentaires doivent être mises en œuvre.

Bonne nouvelle : En 2023, la France a réussi à respecter le budget carbone que fixait la dernière Stratégie nationale bas carbone (SNBC). Rappelons que la SNBC ne prend en compte que les émissions émises sur le territoire français et non pas l’empreinte carbone qui englobe les biens et les services produits dans l’Hexagone ou importés.

Un mauvais point au secteur des transports

Élève assidu et appliqué : le secteur du logement qui a vu ses émissions baisser grâce une sobriété volontaire et une rénovation performante des bâtiments et de l’électrification du chauffage. Les consommations d’énergie, notamment de fioul domestique et de gaz ont régressé du fait du prix élevé, d’actions de pondération et d’un hiver doux. Idem pour l’industrie qui a continué sa baisse d’émissions, due en grande partie au recul de la production dans des activités émettrices comme le ciment, l’acier et la chimie. En 2023, l’agriculture a réussi à respecter son budget carbone à quelques tonnes près, marqué par la baisse du cheptel bovin mais également par une diminution remarquable de l’usage d’engrais azotés.

L’étude octroie un mauvais point au secteur des transports qui a du mal à se transformer profondément. Il n’atteint pas ses objectifs. Ses émissions ont baissé sous la contrainte de la hausse des prix des carburants, qui a incité les automobilistes à modifier leurs habitudes et réduire leurs déplacements.

Autre secteur préoccupant et restant éloigné de ses objectifs, celui des forêts et des sols. Il était censé absorber le carbone que les autres secteurs continueront d’émettre ! Mais, cela s’est révélé ardu, vu l’état fragile de nos forêts, heurtées à des sécheresses et des parasites renforcés par le réchauffement climatique. Les puits de carbone n’ont absorbé que la moitié de l’objectif issu de la SNBC.

Renforcer notre production d’électricité au plus vite !

Les chiffres de l’Observatoire Climat Énergie font preuve que notre pays a respecté sa trajectoire de baisse de consommation d’énergie, notamment fossile. En revanche, il n’atteint que cette année l’objectif de part d’énergies renouvelables qu’il s’était fixé pour 2020, avec 22,2 % de l’énergie finale consommée. La sortie des énergies fossiles ne pourra être accomplie rapidement que si nous renforçons notre production d’électricité au plus vite, c’est-à-dire en accélérant sur l’énergie éolienne et le photovoltaïque. Les mois prochains seront cruciaux pour la planification écologique. Il y a une nécessité de renforcer les transformations dans tous les secteurs pour réduire durablement les émissions de gaz à effet de serre, d’autant que les objectifs européens visent une réduction de 55 % des émissions nettes d’ici à 2030. Nous serons obligés de nous doter de nouveaux objectifs, rehaussés en accord avec ces règles européennes, sur le climat et l’énergie.

Le Réseau Action Climat appelle « à prendre la mesure de l’urgence climatique et à agir rapidement, mais surtout de manière ambitieuse et non seulement cosmétique, ou par des mesurettes qui ne seraient que des pansements sur des plaies béantes.»

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

J’accepte les conditions et la politique de confidentialité

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.