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Prendre son mal en patience. Sur les places européennes, anglaises et américaines, les baisses de taux se font attendre.
La Banque centrale européenne (BCE) vient d’annoncer qu’elle maintenait ses taux directeurs à 4 % et 4,75 % pour le moment. En Grande-Bretagne, la baisse « est loin d’être acquise » et aux États-Unis, la Réserve fédérale (FED) attendra surement septembre.
Depuis janvier, l’économie mondiale va de désillusions en désillusions. Les baisses de taux attendues dès le début de l’année ont été repoussées en juin, et l’on parle maintenant de septembre. Aux US, l’indice des prix à la consommation annuel (IPC) est encore au-dessus des prévisions à 3,5 % et à 3,4 % pour l’IPC Core (hors alimentation et produits énergétiques). Ceci explique cela.
La FED attend que la BCE bouge
Alors, outre-Atlantique on adopte le statu quo. La probabilité d’une baisse de taux en juin a dégringolé à 20 % contre 57 % avant les dernières publications sur l’IPC. La FED devrait donc vraisemblablement maintenir ses taux cet été.
C’est donc à la BCE que revient la responsabilité de faire le premier pas vers une détente des taux directeurs. Hier, jeudi 11 avril, Christine Lagarde annonçait le maintien des taux européens à leur plus haut historique depuis 1999. Mais la présidente de la BCE a laissé entendre que des premières mesures de baisse seraient envisageables si l’inflation continuait à décroître dans la zone euro.
La Banque centrale européenne semble donc avoir une longueur d’avance sur son homologue américaine. Mais certains membres de la BCE restent toutefois très prudents. En mars dernier, Joachim Nagel, le président de la Banque fédérale allemande, jouait les faucons : « Cela (la baisse de l’inflation) ne veut pas dire qu’à la réunion suivante il y aura une autre baisse des taux ».
Des baisses de taux encore « lointaines » en Grande-Bretagne
Au pays de Rishi Sunak, la persistance de l’inflation pèse lourd sur l’économie. Interrogée par Reuters, Megan Greene, membre du comité de politique monétaire (MPC) de la banque centrale anglaise, s’est montrée peu rassurante concernant une politique d’assouplissement prochaine de la Bank of England.
« Les marchés parient sur une baisse des taux dans la mauvaise direction », a-t-elle tonné avant d’ajouter que, selon elle, les baisses de taux en Grande-Bretagne devaient rester une perspective lointaine.
Pourtant, certains investisseurs continuent de tabler sur une baisse plus dynamique en Grande-Bretagne qu’aux États-Unis. Un optimisme relatif selon l’experte : « Les marchés doivent cesser de comparer le Royaume-Uni et les États-Unis », en rappelant, au passage, que la situation anglaise est loin d’être optimale.
Les baisses prévues, qui avaient mis en ébullition les marchés au début de l’année, paraissent donc de plus en plus loin. Alors, pour les entreprises et les investisseurs, il faudra encore faire preuve de résilience avant de voir la situation véritablement s’assouplir.