Travail : vie pro vs vie perso ?
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La centralité du travail interroge la place du travail dans nos vies. Dit autrement celle-ci pose la question d’une séparation entre sa vie professionnelle et personnelle. Peut-on réellement marquer une frontière entre les deux ? 

En 2025 on parle évidemment beaucoup de télétravail, et même de tracances – pour désigner ceux qui travaillent sur le lieu même de leurs vacances. Quelle est véritablement la place du travail dans notre quotidien ? Combien d’experts lors de conférences ou tables rondes, ne cessent de répéter l’importance de la frontière entre vie pro et vie perso ? Certes, mais ce n’est pas si simple.

Le reflet de notre construction personnelle

D’abord, la centralité du travail ne veut pas dire grand-chose si l’on considère que le travail lui-même n’évolue pas. Le « travail » désigne-t-il la même chose depuis toujours ? absolument pas ! On distingue le travail en tant que tel à partir du XVIIIe siècle : « Les historiens et les anthropologues semblent à peu près tous d’accord pour dire aujourd’hui que l’économique, la production, le travail… tels que nous les entendons dans nos sociétés sont des notions et des domaines qui se sont constitués clairement à partir du XVIIIe siècle en Europe, avec la différenciation d’un marché capitaliste au sein du marché qui lui préexistait. Avant, l’économique, la production, le travail étaient, affirment-ils, encastrés, mélangés dans le politique ou le religieux, ou fusionnés avec eux », peut-on lire dans un article du sociologue Michel Freyssenet, « Invention, centralité et fin du travail ». Aujourd’hui, le travail permet non seulement de gagner sa vie, mais aussi de se faire une place en société. Il est le reflet de l’épanouissement personnel et des relations sociales d’un individu.

Il n’y a qu’à regarder l’image que renvoient ceux qui n’ont pas de « travail » : manque de reconnaissance dans la société, baisse de confiance et d’estime de soi, voire parfois exclusion sociale. Le travail est vu comme un « grand intégrateur », si l’on se réfère à la pensée développée par le sociologue Robert Castel. Travailler, c’est se faire une place dans la société.

Compartimenter ou tout mélanger ?

Cette question de la séparation de la vie professionnelle et personnelle a fait l’objet de nombreux débats contemporains. Selon une enquête d’Ipsos, 80 % des 18-28 ans interrogés considèrent que maintenir un équilibre entre la vie personnelle et professionnelle est un critère primordial. Et avec l’intérêt grandissant pour la santé mentale des employés en entreprise, le débat refait évidemment surface. L’envie de marquer une frontière entre les deux, notamment pour les plus jeunes générations, est bien réelle. Mais en pratique, le travail, de par ses transformations, rend cette limite de plus en plus poreuse.

Avec le développement du télétravail ces dernières années, et plus spécifiquement depuis la pandémie covid-19, il est encore plus difficile de faire la distinction entre sa vie personnelle et professionnelle. D’après une enquête de SD Worx, 74 % des Français trouvent plus d’avantages que d’inconvénients au télétravail, et 62 % accepteraient de travailler plus longtemps, en dehors des heures prévues, en étant en télétravail. Comment réussir à compartimenter tous les aspects de sa vie lorsque nous travaillons chez nous, en présence de nos enfants ?

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