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Viavoice révèle que 83 % des Français considèrent qu’il y a une crise importante concernant le secteur du logement. 76 % estiment que le gouvernement n’a pas pris les mesures nécessaires.

La crise du logement en France atteint en effet des proportions alarmantes, touchant toutes les couches de la société. Entre la hausse du nombre d’enfants à la rue, les étudiants qui abandonnent leurs études faute de logement, les salariés qui dorment dans leur voiture, et les acheteurs qui ne peuvent plus acquérir de biens, la situation s’annonce plus que jamais critique.

Cette crise, définie par l’ex-ministre du Logement Olivier Klein comme la « bombe sociale de demain », trouve son origine dans la remontée des taux directeurs des banques centrales en 2022. Cette augmentation a alors entraîné une hausse des taux immobiliers, rendant l’accès au crédit plus difficile. Loïc Cantin, président de la Fédération nationale de l’immobilier (Fnaim), souligne que sur 330 000 personnes sans domicile, 30 % ont un emploi : « C’est bien le logement aujourd’hui qui est le facteur d’exclusion, et non plus le travail », ajoute-t-il.

Effondrement du marché de l’immobilier

La capacité d’emprunt a chuté de 25 % depuis janvier 2022, selon la Fnaim, conduisant à une baisse de 22 % des ventes dans l’ancien en 2023, la plus significative en plus de 50 ans. La crise s’aggrave également avec le déclin continu de la production de logements sociaux depuis 2018, exacerbé par la baisse des subventions, la hausse des coûts de construction et les ponctions de l’État sur les bailleurs.

Le secteur du neuf est lui aussi, durement touché, enregistrant une baisse de 25,5 % des permis de construire et seulement 294 700 mises en chantier sur un an. Des chiffres bien en dessous des besoins estimés entre 400 000 et 500 000. Les conséquences économiques inquiètent. « Nous avons déjà perdu 8 000 salariés fin 2023 et nous prévoyons une récession de 5 % en 2024 », déclare à l’AFP Olivier Salleron, président de la Fédération française du bâtiment. C’est donc 300 000 pertes d’emploi qui sont anticipées d’ici à 2025.

Quel rôle pour le gouvernement ?

Étonnamment, aucune mesure régulatrice n’a été prise malgré l’ampleur de la crise. Dans un rapport publié lundi 29 janvier, le think tank Terra Nova souligne que contrairement aux crises passées, l’État n’a pas mis en place de mesures de soutien à l’accession à la propriété ou à l’investissement locatif. Ainsi, les critiques se multiplient, accusant le gouvernement de manquer de vision, notamment avec la suppression du prêt à taux zéro et la fin du dispositif Pinel d’aide à l’investissement locatif, regrette Christophe Robert, délégué général de la Fondation Abbé Pierre. Il ajoute d’ailleurs que le gouvernement a « globalement poursuivi une politique marquée du sceau de la rigueur budgétaire ».

Alors que la crise s’aggrave, la stratégie du gouvernement suscite des interrogations. Lequel semble chercher à attirer les investisseurs institutionnels pour soutenir la construction et la location, mais à quel prix ? De plus, les experts mettent en garde contre le pari hasardeux de lier la baisse des ventes à une diminution des prix. Ce qui est pointé du doigt, c’est la rareté de l’offre et la pression de la demande qui maintiennent les prix élevés.

Appel à l’action

La PDG de Nexity, Véronique Bédague, déplore le manque de reconnaissance de la nécessité de logements dans la sphère publique. Et ce, en dépit des projections démographiques, des logements vacants et des résidences secondaires. Aujourd’hui, en Île-de-France, près de 800 000 ménages sont demandeurs d’un logement social, 2,4 millions en France. C’est un chiffre colossal qui n’a pas malheureusement pas d’autre issue que d’augmenter.

La crise du logement en France ne montre donc aucun signe de ralentissement, avec des conséquences dévastatrices sur la vie quotidienne des citoyens. Alors que les taux d’intérêt et les difficultés d’accès au crédit s’apparentent comme déclencheurs, les experts soulignent l’absence de mesures gouvernementales significatives. L’avenir, pour un plus grand nombre, semble incertain. Beaucoup déplorent d’ailleurs des conséquences économiques et sociales potentiellement graves si des actions concrètes ne sont pas prises rapidement. Ironie du sort, l’absence d’un ministre dédié au logement, ce qui en dit long sur l’intérêt porté à ce secteur…

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