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Le bâtiment représente 37 % des émissions mondiales de dioxyde de carbone.
Pour répondre à la quête de bien-être d’une population qui continue de croître, l’humanité ne cesse de construire. La surface du bâti mondial devrait doubler d’ici à 2060, et tous les cinq jours, de nouveaux bâtiments sont édifiés pour ajouter sur le globe une ville de la taille de Paris !
Le récent rapport onusien « Matériaux de construction et climat : construire un nouvel avenir » indique qu’en absence d’une action, les émissions de carbone des matériaux de construction tels que le béton, l’acier et l’aluminium devraient atteindre des niveaux dangereux allant bien au-delà de ce qui est autorisé pour maintenir la hausse de la température mondiale à moins de 1,5 °C.
Les professionnels de la construction et les pouvoirs publics sont suppliés et incités à prendre au plus vite des mesures pour réduire les rejets de CO₂, dans un secteur qui représente 37 % des émissions mondiales de dioxyde de carbone. À l’horizon 2050, ces émissions atteindraient 49 %. Donc, il y a urgence pour décarboniser le secteur de l’environnement bâti.
Un boom de la construction
Les experts suggèrent qu’avant de construire quoi que ce soit de nouveau, il faut donner la priorité aux bâtiments et matériaux qui existent déjà en les reconstruisant, en les rénovant. Autre voie décrite dans le rapport : le passage à des matériaux, à faible teneur en carbone, biosourcés renouvelables et durables, notamment le bois, le bambou et la biomasse. Leur utilisation devrait être soutenue par des réglementations qui visent à protéger les écosystèmes et qui tiennent compte de la gestion des forêts. Cette approche entraînerait des économies d’émissions cumulées allant jusqu’à 40 % dans le secteur d’ici à 2050.
Dans les pays développés, l’accent devrait être mis sur l’incitation à la rénovation du parc immobilier existant pour la transition vers des bâtiments à haut rendement. Tandis que dans les pays en développement qui connaissent une urbanisation rapide, il faudrait appliquer des codes énergétiques basés sur la performance pour les nouvelles constructions.
La Banque mondiale estime que pour répondre à l’accroissement de la population urbaine, 300 millions de maisons supplémentaires devront être bâties d’ici à 2030. Pour acquiescer ce boom de la construction, il faut un ambitieux programme de décarbonisation. Le rôle des villes est primordial dans la mise en œuvre de ce chantier écologique. Nombre d’entre elles ont réalisé des surfaces végétalisées de toits verts et des muraux intérieurs, afin de réduire les émissions de carbone et d’accroître la biodiversité urbaine. Le rapport propose de rendre cette végétalisation des villes obligatoire par le biais de la législation.