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Sous un contrôle plus rigoureux et animé par de vrais professionnels, le marché des produits de Bourse suscite de nouveau l’intérêt des traders amateurs.
Après plusieurs années moroses, le marché du trading destiné aux particuliers, en direct, via des contrats futurs (contrats à terme), des CFD (produits dérivés à même de spéculer sur un peu tous les marchés), relève la tête en France dans le sillage notamment de la progression du CAC 40. Pour autant, l’âge d’or du début des années 2010 semble bien révolu, essentiellement en raison d’une réglementation bien plus restrictive. À l’été 2018, l’Esma, le superviseur européen, avait décidé de frapper fort en interdisant la commercialisation aux particuliers des options binaires et en restreignant celle des CFD. Ces mesures ne pouvaient se montrer que temporaires, d’une durée de trois mois et renouvelables trois fois. Elles ont pris fin le 1er juillet 2019 et n’ont pas été reconduites, de quoi soulager la profession. Pour autant, l’Autorité des marchés financiers (AMF) a décidé de prendre le relais de l’Esma, comme l’y autorise le règlement européen MIFID 2 – il permet aux superviseurs nationaux d’interdire définitivement les produits considérés comme dangereux. Cet été, le gendarme français de la Bourse a donc décidé de prolonger, de façon durable, cette interdiction de commercialisation, distribution et vente, en France ou à partir de la France, d’options binaires à des clients non professionnels.
De même, l’AMF a confirmé les restrictions à la commercialisation des CFD décidées par l’Esma. Une mauvaise nouvelle pour le secteur ? Paradoxalement pas tant que ça. En premier lieu, les CFD sont des produits qui peuvent rapporter gros ou… vous faire perdre vos économies… et vous éloigner des marchés financiers. « Les nouvelles réglementations ont imposé aux plates-formes de CFD de ne sélectionner que des investisseurs avec un minimum de culture financière. Selon moi, il est toujours bon que la régulation aille dans le sens de la clientèle. Pour redorer l’image de l’industrie », assure Pierre Veyret, analyste chez ActivTrades. L’AMF a ainsi fixé des limites à l’effet de levier, imposé la clôture du compte dès lors que la marge excède un certain niveau et rendu impossible la chute d’un compte à découvert. En outre, souligne Pierre Veyret, « les réglementations ont permis de séparer le bon grain de l’ivraie ». Depuis longtemps pullulaient sur Internet des publicités qui promettaient des gains faramineux en investissant sur les marchés financiers. Derrière ce phénomène, opéraient très souvent des sociétés aux pratiques douteuses, voire illégales, basées à Chypre ou en Israël. La concurrence déloyale des brokers illégaux porte préjudice à tout le secteur. « Le début des années 2010 a vu l’émergence de nombreux acteurs non régulés en France basés principalement à Chypre, en Bulgarie ou encore en Israël. Ces sites laissent miroiter des profits rapides et élevés alors qu’il s’agit en réalité de pures et simples arnaques. L’AMF a eu raison de prendre à bras-le-corps la question des sites basés à Chypre et en Israël. Les messages de l’institution qui rappellent que l’argent facile est une illusion sont également une très bonne chose pour l’avenir du secteur », assure Pierre Veyret.
Les 3 vérités de Pierre Veyret, analyste chez ActivTrades
Investir dans les CFD est-il aussi risqué qu’avant ?
Bien sûr que non ! Comme l’AMF nous le demande, chez ActivTrades nous fermons les positions des comptes susceptibles de tomber dans le rouge en raison des appels de marge. De même, nous limitons l’effet de levier à 30. Certes, ça réduit l’espérance de gain de l’investisseur, mais ça limite également ses risques.
La clientèle a-t-elle évolué ces dernières années ?
Le temps où certains clients venaient « trader » en Bourse comme ils jouaient au casino est révolu. Nos investisseurs sont aguerris. Avant d’ouvrir un compte en réel à un nouveau client, nous nous assurons qu’il maîtrise les fondamentaux des marchés financiers. Nous proposons régulièrement des formations et délivrons toute l’information financière nécessaire. Nos efforts portent leurs fruits. Il y a deux ans, 89 % de nos clients étaient en pertes, contre 69 % aujourd’hui.
Pourquoi investir dans les CDF ?
Ce type de placement intéresse les investisseurs qui souhaitent diversifier leurs placements et bénéficier de la performance de marchés financiers.
Pierre-Jean Lepagnot