La transition écolo-culturelle

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Ezzedine El Mestiri, fondateur du magazine Nouveau consommateur en 2003
Ezzedine El Mestiri, fondateur du magazine Nouveau consommateur en 2003

À travers son empreinte physique, le monde de la culture est aussi responsable que vulnérable face aux bouleversements climatiques et aux transformations à venir.

Pour mettre en œuvre une stratégie durable partagée, le ministère de la Culture vient de publier un guide d’orientation et d’inspiration pour la transition écologique qui s’adresse à l’ensemble des acteurs et des lieux du secteur culturel.

Ce document identifie des bonnes pratiques dans les diverses filières artistiques. Créer autrement pour faire émerger des modes de production plus écoresponsables, développer un numérique sobre, inventer l’architecture et les paysages de demain et repenser la mobilité des publics pour une culture accessible.

Décarboner la culture

Rappelons que la culture affiche un chiffre de 2 % dans le bilan des émissions de gaz à effet de serre (GES) de la France, soit 12 millions de tonnes équivalent CO2. Ce chiffre n’intègre ni les mobilités générées par les activités, ni la consommation audiovisuelle (vidéos, réseaux sociaux, applications, smartphones).

En s’appuyant sur le rapport « Décarbonons la culture », publié par The Shift Project en 2021, le ministère propose de relocaliser les activités pour permettre en même temps de faire de la culture un levier pour la transition locale, au travers de tous ses besoins : achats, bâtiments, énergie et transports. Pour imaginer une culture résiliente, il faut renoncer à l’utilisation des équipements techniques très carbonés, comme les gros générateurs électriques à essence ou les systèmes de sonorisation gourmands en puissance.

Des mesures concrètes

Le ministère veut généraliser progressivement la réalisation des bilans carbone par les filières culturelles. Des critères écologiques seront aussi, peu à peu, intégrés aux cahiers des charges des aides accordées à la création. À l’horizon 2027, tous les soutiens seront conditionnés au respect d’engagements écologiques. Par exemple, concernant les bibliothèques et autres établissements culturels, dès cette année 2024, la haute qualité environnementale devient un marqueur capital dans la priorisation des nouveaux investissements. Désormais, le versement des aides à la production du Centre national du cinéma et de l’image animée (CNC) est conditionné au dépôt d’un double bilan carbone : un prévisionnel en amont et un définitif en aval.

À travers son empreinte physique, le monde de la culture est aussi responsable que vulnérable face aux bouleversements climatiques et aux transformations à venir d’autant plus que son rôle et sa propension à construire nos imaginaires peut contribuer aussi à changer notre vision du monde et construire un futur plus doux et plus durable.

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