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L’habitat doit évoluer. Plus que jamais. Cela afin d’assurer un climat supportable pour les générations qui se lèvent. La lutte contre l’artificialisation des sols est un point fondamental de cette action proactive.
Un récent rapport publié conjointement par la Fondation pour la nature et l’Homme et la Fondation Abbé Pierre pointe les défaillances de notre politique de logement.
L’habitat est le premier facteur d’artificialisation des sols. En effet, le modèle d’aménagement basé sur l’étalement urbain ne cesse d’affecter la biodiversité́. Et aujourd’hui, il ne répond plus à nos besoins en matière de logements. Pourtant, il faudrait en créer 400 000 nouveaux chaque année durant la prochaine décennie. Le récent rapport publié par la Fondation pour la nature et l’Homme en partenariat avec la Fondation Abbé Pierre, démontre que le ZAN (objectif Zéro artificialisation nette) offre l’opportunité de lutter contre l’artificialisation et le mal-logement. Construire mieux en artificialisant moins et concilier l’écologie et le social.
Comment freiner l’artificialisation qui augmente quatre fois plus vite que la population en provoquant une amplification des risques d’inondation et d’effets d’îlots de chaleur urbains ? Notre modèle d’aménagement actuel qui produit de l’étalement urbain accroît aussi les inégalités, rejette les populations défavorisées en périphérie des villes et exacerbe la dépendance à la voiture individuelle.
8,2 % de logements vacants
Plus de quatre millions de Français sont encore aujourd’hui mal logés, parmi lesquels 330 000 sont sans domicile. Alors, il est temps de changer de paradigme et produire un urbanisme plus juste et plus résilient. Le rapport recommande l’appui sur trois leviers pour créer l’habitat de demain. Utiliser le bâti existant, mobiliser le foncier disponible et proposer de nouvelles formes de logements peu consommatrices d’espaces.
Aujourd’hui on compte 3,1 millions de logements vacants, c’est-à-dire 8,2 % du parc. Une des solutions serait de les réhabiliter pour les remettre sur le marché. Réduire la sous-occupation des logements. 45 % des ménages disposent d’un logement qui compte respectivement au moins deux ou trois pièces de plus que le nécessaire. Il y a aussi l’idée de privilégier la densification douce qui permet de construire plus sur un même espace. Surélever des bâtiments par exemple ou augmenter la densité des constructions dans un quartier.
Les maisons individuelles encore et toujours majoritaires
Aujourd’hui, les maisons individuelles représentent 56 % des résidences principales. L’habitat individuel est le plus consommateur d’espaces avec 46 % de l’artificialisation, contre seulement 3 % pour l’habitat collectif. D’où l’idée de développer un urbanisme intermédiaire entre la maison individuelle et l’habitat collectif, ce qu’on appelle « le petit collectif », ou « l’individuel groupé ». Cela à densité égale, un quartier peut présenter des formes urbaines très différentes.
Le ZAN est une opportunité de libérer suffisamment de surface pour aménager un espace vert qui présente de réelles qualités écologiques et accessibles à tous. Cela implique de renforcer ce qu’on appelle « les trames écologiques », et plus largement la végétalisation, une forme de connectivité pour maintenir, préserver la biodiversité en milieu urbain. Permettre aux espèces de se déplacer, augmenter le brassage génétique entre populations et garantir l’adaptation et la résilience des écosystèmes.