L’ère de Babel de l’âge numérique

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À l’orée d’une vie tumultueuse, entièrement engagée dans l’innovation à travers les jeux vidéo et les premières communautés virtuelles, je m’interroge : « Quel enfer ou quel paradis le numérique apportera-t-il à la future humanité ? »

Il y eut l’ère informatique dans les années 1980, une fascination sans borne pour la magie de ces nouvelles technologies. Puis ce furent les années 1990, l’ère des premières communautés, lorsque nos machines se sont connectées presque à notre insu pour composer une matrice qu’on appelait « la Toile ». Suivit l’émergence des réseaux sociaux. Enfin l’ère que nous traversons, que j’appellerais « l’ère Babel » : tout le monde parle mais personne ne se comprend…

Dans l’écosystème de la matrice, je repère trois antagonistes : les board members des start-up qui contrôlent les big data et cherchent le profit à tout prix. En face, la communauté des abonnés qui s’engagent en produisant un contenu incontrôlable et douteux. Enfin, la technologie qui suit la loi de Moore en multipliant sa puissance de manière exponentielle (il suffit d’imaginer les promesses de l’ordinateur quantique).
L’écosystème est explosif : la start-up profite de l’engagement de la communauté et développe la croissance. La communauté et la « valo » se multiplient.

Détecteur de vérité

Ainsi, après quelques années, nous utilisons un Facebook qui contrôle les big data de plusieurs milliards d’individus. L’engagement parfois violent de ces milliards d’abonnés est boosté par la multiplication d’informations toxiques et la connaissance noyée dans des océans de fake news et de buzz qui rendent désormais impossible la quête de vérité. De quoi douter de tout et générer une humanité déboussolée : Babel.
Les prescripteurs ont changé de camp. Les célébrités anciennes, les lumières, autrefois éminemment respectées les Einstein, Freud… ont laissé la place à des people d’un jour. L’histoire est pulvérisée, la science reléguée aux faits divers.

Mouvements sociaux, démocratie pervertie, religions sacrificielles, minorités oppressantes, le tout au rythme impeccable de la trance, des fullmoon et de la température qui monte chaque été… Si, jusqu’à ce jour, l’humanité a su maîtriser la guerre nucléaire tant redoutée, pourra-t-elle résoudre le casse-tête explosif de la survie de la planète ? La réponse je le crois est « oui » mais à quel prix ? La science des hommes/machines, les Neuralink, les algorithmes des GAFA, prédisent désormais l’avenir de chacun de nous, nous scannent, comptabilisent nos posts, nos émotions, nos moindres likes, quitte à produire des catégories de quasi-sous humains.

Mais restons optimistes, l’ère Babel n’est peut-être qu’une danse de la reproduction tapageuse entre l’homme et la machine, qui précède l’ère de la renaissance, de la mise au monde d’un mutant transhumain qui saurait migrer vers d’autres mondes.
Pourtant, je reste persuadé que la survie de notre planète pourrait simplement être résolue par une éducation sans faille. Il suffirait d’une transmission de la connaissance complète et obligatoire aux nouvelles générations pour stimuler la créativité indispensable au re-start et, pourquoi pas, générer peut-être un jour l’algorithme suprême : l’indispensable détecteur de vérité qui mettrait tout le monde d’accord.

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  1. Dans l’écosystème de la matrice, je repère trois antagonistes : les MEMBRES DES CONSEILS D’ADMINISTRATION des JEUNES POUSSES qui contrôlent les MÉGADONNÉES et cherchent le profit à tout prix.

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