Un bonus pour rapiécer et ressemeler !

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Ezzedine El Mestiri, fondateur du magazine Nouveau consommateur en 2003
Ezzedine El Mestiri, fondateur du magazine Nouveau consommateur en 2003

Ce bonus qui s’élèvera à 154 millions d’euros entre 2023 et 2028 est un coup de pouce financier compris entre 6 et 25 euros.

Le gouvernement et l’éco-organisme Refashion viennent de lancer le bonus réparation destiné au textile et aux chaussures sur le même modèle que celui qui existe déjà pour certains biens électriques et électroménagers. Réparer pour éviter d’acheter de nouveau ou de jeter !

Prévu par la loi antigaspillage pour une économie circulaire (Agec), ce bonus qui s’élèvera à 154 millions d’euros entre 2023 et 2028 est un coup de pouce financier compris entre 6 et 25 euros directement déduits de la facture finale afin que le consommateur n’ait aucun frais à avancer. Rapiécer un vêtement, ressemeler des chaussures, nous n’avons aucune démarche à réaliser. Ce sont les professionnels agréés par Refashion qui devront transmettre une photo du produit à réparer ainsi que la facture via une application ad hoc pour toucher le bonus.

En France, la consommation textile et de chaussures est en progression ces dernières années avec notamment 826 935 tonnes en 2022. Nous achetons en moyenne 40 pièces d’habillement et quatre paires de chaussures par an ! Chaque année, 260 000 tonnes de produits sont collectées, environ 31% de la production annuelle. Le reste atterrit souvent à la décharge.

Réparer plutôt que jeter

Ce bonus doit inciter le citoyen à réutiliser ce qu’il a dans ses placards plutôt que de racheter du neuf. L’Agence de la transition écologique (Ademe) estime qu’en 2019, 16 millions de vêtements ou chaussures ont été réparés. L’instauration du bonus de pourrait porter ce chiffre à 21,6 millions d’ici à 2028.

Selon un récent sondage Ifop pour Refashion, 83 % d’entre nous se déclarent prêts à faire réparer leurs vêtements ou leurs chaussures si cela leur permettait de les porter plus longtemps alors que nous sommes 3 sur 4 à avouer s’être déjà débarrassés de ces produits qui auraient pu être réparés. Aujourd’hui, la réparation des produits abimés plutôt que leur remplacement est loin de constituer un réflexe: seuls 27 % d’entre nous déclarent refuser de jeter un vêtement qui peut encore être réparé. La raison principale réside dans le coût de cette réparation.

Si le bonus contribue à limiter l’empreinte écologique des citoyens en les incitant à adopter un mode de consommation plus durable, il est aussi un moteur pour la relance de certains métiers en perdition. Entre 1995 et 2000, plus de la moitié des cordonneries a disparu. Quant aux retoucheurs, ils peinent à exercer leur profession dans la précarité. Le Bonus devrait valoriser leurs activités et les aider à changer la donne.

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