Climat : un plan d’adaptation avec peu de moyens !

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Ezzedine El Mestiri, fondateur du magazine Nouveau consommateur en 2003
Ezzedine El Mestiri, fondateur du magazine Nouveau consommateur en 2003

En analysant ce plan, le Haut Conseil pour le climat (HCC) constate un manque criant de moyens et s’inquiète du faible impact de ces 52 mesures.

Le gouvernement vient de publier le troisième Plan national d’adaptation au changement climatique (PNACC) qui servira de socle pour toutes les actions environnementales. Ce plan se base sur une trajectoire de réchauffement de référence afin d’anticiper une vie à +4°C en 2100 par rapport à l’ère préindustrielle.

Présenté avec plus d’un an de retard, le document énonce 52 mesures, mais fâcheusement, il est marqué par un vrai manque de financements. Protéger la population, aménager le territoire, améliorer la résilience de l’économie, assurer la continuité des services publics… Autant d’exhortations pour tenir compte de la trajectoire de réchauffement et de l’évolution de la connaissance.

Un référent adaptation dans chaque préfecture

Canicules, inondations, érosion côtière, feux de forêt, perte de biodiversité… L’objectif est de prévenir et d’intégrer le climat futur dans l’ensemble de la planification écologique. Axe majeur du plan, la territorialisation des mesures reste une priorité. Surtout ne pas imposer des politiques inadaptées dans certaines régions. Il prévoit la nomination d’un référent adaptation dans chaque préfecture. Il compte aussi mettre en place des réserves citoyennes, sorte de volontaires mobilisables en cas d’urgence, à déployer lors d’événements climatiques majeurs.

Parmi les nouveautés, la création d’un observatoire de l’assurance des catastrophes naturelles, le renforcement de l’accompagnement des collectivités pour une mise en œuvre de leur compétence de gestion des milieux aquatiques et de prévention des inondations. Inventer aussi des outils pour inclure un « réflexe adaptation » dans tous les achats de l’État, en commençant par le secteur du bâtiment. Développer la culture du risque, la population doit se préparer à faire face à l’évolution des risques naturels due au changement climatique.

Le plan recommande de produire et diffuser des outils d’aide à la compréhension des enjeux climatiques à l’école en renforçant les capacités des enseignants, sur le thème du climat.

« Nos vies, nos habitudes, nos paysages, nos logements, nos emplois sont aujourd’hui menacés par les conséquences croissantes du changement climatique qui devrait atteindre +4 °C d’ici la fin du siècle. Sans actions correctives, la France pourrait perdre jusqu’à 10 % de son PIB au cours des cinquante prochaines années sur une hypothèse de réchauffement climatique de 2 °C au plan mondial », souligne Agnès Pannier-Runacher, ministre de la Transition écologique.

Un manque de moyens financiers

En analysant ce plan, le Haut Conseil pour le climat (HCC) constate un manque criant de moyens et s’inquiète du faible impact de ces 52 mesures  qui dépend du « Fonds vert », dont le montant a été réduit de 2,5 à 1,15 milliard de 2024 à 2025 !

En effet, on peut déplorer un manque de moyens accordés à ces mesures pour une adaptation réussie. Certaines sont dépourvues d’un réel budget comme la restauration ou le maintien de barrières naturelles à l’érosion ou l’encouragement aux pratiques agroécologiques et le maintien en agriculture biologique. Selon le dernier  baromètre de l’institut Elabe20 sur la transformation écologique, 66 % des Français sont convaincus que ne rien faire face au changement climatique coûtera plus cher que d’agir. Alors, il temps de changer de logique dans notre appréhension de l’adaptation. Construire une stratégie systémique avec les acteurs pour faire les bons choix, échapper à la mal-adaptation et agir.

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