Institut Choiseul, « De la souveraineté »

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Dirigeant, dirigeante de moins de quarante ans, on ne candidate pas à l’Institut Choiseul. On n’achète pas son adhésion à cet institut. On est sélectionné selon des critères précis, plus… un peu de subjectivité, concède le président fondateur du groupe de réflexion, Pascal Lorot. Mais quand on figure parmi les quelque 1 700 « choiseuliens », c’est à vie. Et c’est essentiel…

Des clubs de réflexion, instituts, think tank, il en existe tant et plus, chacun sous son étiquette politique ou fort de sa thématique majeure. Celui qu’a créé Pascal Lorot en 1999, apolitique,
ne s’est pas baptisé d’emblée « Choiseul ». Il était au fond une sorte de club de réflexion économique, inspiration d’une revue trimestrielle, Géoéconomie, un cénacle que son éditeur gérait, comme il le dit pince-sans-rire, « comme un club de foot ». En marge. Car la carrière de ce docteur en économie (Sciences Po) et en science politique (Université Paris II) le propulse d’emblée dans la banque (BNP Paribas) mais pour se voir confier le bureau de Moscou, avant la chute du Mur. Il vit sa « perestroïka » au sein de l’Institut français des relations internationales (Ifri) jusqu’au moment où Jacques Attali le convie dans son vivier d’intelligences pour rejoindre la toute nouvelle Banque européenne pour la reconstruction et le développement (Berd), à Londres. L’homme est donc déjà un « géoécopolitologue » quand il rencontre le pape du domaine, Yves Lacoste, le créateur de la revue Hérodote. Sa dimension de financier lui vaut de rejoindre le cabinet du ministre de l’Économie du gouvernement Balladur. Politique, Lorot ? Non, identificateur de solutions et influenceur. Qualités qu’il déploiera sept années chez Total comme Chief Economist puis directeur des relations institutionnelles avant de devenir l’un des « sages » de la Commission de la régulation de l’Énergie (CRE)… Ouf ! Voici venu pour lui le temps des « comex » pantouflards, sauf…

Identifier 100 talents chaque année*

… sauf si sa nature d’hyperactif et d’apporteur de solutions lui rappelle que son « petit » think tank, creuset d’une France compétitive, ne demande qu’à se développer. Il l’érige alors en business unit, structure rentable, le rebaptise en 2003 Institut Choiseul pour la politique internationale et la géoéconomie avant de le compacter en Institut Choiseul tout court en 2009. C’est alors une plate-forme de décryptage des grandes orientations sociétales où foisonnent notes, rapports et contenus, position papers (des thèmes dont s’autosaisit l’Institut). Puis Choiseul se met en devoir logique d’identifier 100 jeunes talents de moins de quarante ans pour les réunir en réseaux, par affinités de secteur ou proximité régionale (2013). « 1 + 1 égale 2 et un pouillème d’intelligence qui fait la différence », calcule le grand ordonnateur des dîners trimestriels de l’Institut à raison de 250 à 300 participants parmi lesquels les Choiseul 100 renouvelés. Modèle qu’il se dépêche de dupliquer en Afrique en 2014 (Africa 100), puis en Russie en 2019 (Russia 100, que les événements vont mettre en sommeil). L’homme à l’échelle monde a créé un écosystème de 5 000 décideurs, rédigé de plus de vingt livres (dernier en date, Le Choc des souverainetés, Débats Publics). À ses côtés se passionne une petite équipe de dix permanents qui ont pour but de « peser sur le cours des choses ». Souverainement.

* Le Choiseul 100 créé en 2013 s’est enrichi par les classements Choiseul Ville de demain, Choiseul Sport & Business, Choiseul Conquérants de l’économie, Choiseul Hauts-de- France, Choiseul Région Sud.

 

UN MINISTRE DU GRAND SIÈCLE ET UN MAGAZINE DISRUPTIF

Le grand amateur de romans historiques qu’est Pascal Lorot a choisi l’appellation de son institut en honneur à Étienne François de Choiseul, serial ministre de la Marine, de la Guerre, des Affaires étrangères et diplomate de Louis XV, grand garant de la souveraineté d’un pays qui régnait en partie sur le monde. L’institut éponyme vient de créer, avec Xavier Desmaison, président d’Antidox, un trimestriel qui prend rang parmi les meilleures publications géoéconomiques, Choiseul Magazine. « Le magazine de la relève », la vision française de la souveraineté, par et pour ceux qui font l’économie. Le numéro 1 vient de paraître avec Tony Parker en une, l’un des lauréats Choiseul. Façon disruptive.

OLIVIER MAGNAN ET JEAN-BAPTISTE LEPRINCE

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