Temps de lecture estimé : 3 minutes
La filière du sport pourrait atteindre 100 milliards d’euros en 2030
Jeudi 19 juin, Bpifrance organisait la deuxième édition de Sport Définition. Un événement qui rassemble les acteurs du sport business. Un rendez-vous qui prouve une fois de plus la passerelle entre l’entrepreneuriat et le sport.
L’Adidas Arena bouillonne en ce jeudi 19 juin 2025. Non pas pour un match de basketball, habituellement roi de ce stade, mais pour une rencontre tout autre. Organisée par Bpifrance, cette deuxième édition de Sport Définition alliait sport, business, innovation et technologie. L’événement a rassemblé différents acteurs du sport, athlètes, clubs, start-up, entrepreneurs et experts. Ensemble pour une ambition : faire avancer l’économie du sport de demain. Et tous partis du même constat, celui d’un sport en pleine croissance ! Les chiffres et l’engouement autour des différentes compétitions françaises en témoignent. Selon Bpifrance, la filière du sport pourrait atteindre en 2030 100 milliards d’euros. Un terrain de jeu intéressant pour les investisseurs mais aussi pour les sportifs.
L’entrepreneuriat et le sport, presque indissociable
Quand on parle de sport, on pense à l’effort, la performance, l’équipe mais aussi depuis quelques années à l’entrepreneuriat. Bon nombre d’athlètes l’ont prouvé, faire du business dans le sport c’est possible. D’autant que les valeurs qui gravitent autour de ces deux univers se rejoignent. L’engagement, la persévérance, la prise de risque… Ils sont aussi confrontés aux mêmes défis. « Un sportif de haut niveau ou un chef d’entreprise, doit faire face à la solitude, aux choix stratégiques, à la stabilité financière, à la construction de son équipe, à la qualité d’analyse et à la gestion du stress », explique Fabien Gilot, ancien nageur professionnel et co-président du Medef Sport.

Il insiste également sur le choix de son équipe. Un staff pour les sportifs et les meilleurs candidats pour un chef d’entreprise, « une bonne composition d’équipe permet de perdurer dans le temps », ajoute-t-il. La force du collectif fait avancer et Clarisse Agbegnenou le confirme aussi. « Rien n’est acquis, rien n’est facile ! Je suis allée chercher des personnes pour m’aider, je ne suis pas seule dans le bateau ». La judokate de 32 ans, quintuple médaillée olympique s’est lancée il y a peu dans l’entrepreneuriat en suivant notamment une formation à HEC. Elle est en train de construire son entreprise de consulting et de mentorat. Et espère « aider les personnes à être les meilleures versions de soi ».
Pour beaucoup d’athlètes l’entrepreneuriat n’est pas qu’une simple passion, c’est nécessaire. « Les sportifs sont des entrepreneurs, ils doivent construire leur image, ils doivent construire leur après », précise Sandrine Chauvin, directrice de la rédaction internationale chez LinkedIn Actualités. Ils doivent également pouvoir gérer les sponsors et partenariats pour exister à travers des disciplines qui ne sont pas toujours médiatisées. « Les athlètes deviennent leur propre média et c’est pour cela que nous accompagnons les sportifs comme Clarisse pour définir les sujets dont ils veulent parler et ceux qui leur tiennent à cœur », conclut-elle.
L’innovation comme clé de voûte
Faire progresser le sport, c’est un souhait. Alors entreprendre certes mais dans quel domaine ? Le sport n’est pas en reste en matière de nouveauté. Chaque jour ce sont de nouvelles idées qui voient le jour, accompagnées d’innovation à la pointe de la technologie. C’est le cas de Tecnifibre. L’entreprise présente sur l’évènement, propose des équipements de tennis avec notamment une innovation technologique sur le cordage. Leur nouveauté, Curva une gamme de raquettes pour le padel. Le Tecnilab, le laboratoire terrain de la marque, a analysé les trajectoires des balles de joueurs débutants et professionnels. Une technologie qui permet à 91 % des joueurs d’améliorer leur trajectoire de balle, selon les chiffres de l’entreprise. « L’objectif avec le Technilab c’est de collecter des données scientifiques afin de développer au maximum le potentiel de chaque joueur », confie Matthieu Bauduin, directeur marketing monde de Tecnifibre.
Le sport est bousculé par de nouvelles innovations, par de nouvelles consommations, par de nouvelles pratiques. « Le sport évolue, il s’adapte. Notre modèle sportif avance sur une jambe business et une jambe bien commun. Et il faut qu’elles avancent en même temps. C’est pour cela que la RSE est un réel levier », explique Sarah Ourahmoune, boxeuse française la plus médaillée et vice-présidente de la filière Sport en charge du rayonnement et de la RSE. Ces changements, le secteur des sports d’hiver l’a bien observés. « Les innovations ont permis d’assurer le modèle économique des stations. L’économie de la montagne reste basée sur l’activité du ski et ça devra évoluer à l’avenir. Pour le jeu comme le sport, on est face à des logiques de transformations, il faut pouvoir s’adapter à un monde qui change », affirme Edgar Grospiron, président du Cojop Alpes Françaises 2030.
À la fois levier de progression et outil durable, l’innovation trouve son sens dans le sport, aidée par une filière Sportech française en plein essor. Les opportunités à venir sont nombreuses tant le secteur sportif séduit. « S’il y a un maître-mot à retenir aujourd’hui c’est rêver très grand ! », conclut Fabien Gilot. Comme nombre d’entrepreneurs…





























