Pratiquez la tempérance

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Le mot tempérance n’est plus guère utilisé. Il fait un peu désuet. Pourtant Aristote, Platon et, après eux, la plupart de nos grands philosophes ont considéré la tempérance comme la mère des vertus conditionnant les autres, la réalité existentielle dans son ensemble. Pour profiter pleinement de la vie, nous ne devons pas laisser les impulsions ou les passions excessives l’emporter sur la raison.

La tempérance nous met à l’abri de trois grandes maladies humaines très en vogue en France. Commençons par l’exagération des risques et des souffrances. A trop s’appesantir sur un simple revers de fortune, nous en faisons une grande épreuve. Cet amalgame donne commodément à beaucoup l’impression de partager le même sort que les plus démunis. Continuons par la victimisation. Elle est le lot commun des pessimistes. Pourquoi moi ? Qu’est-ce qu’il m’arrive encore ? Je n’ai vraiment pas de chance. La victimisation est bien pratique, elle permet d’éviter de se demander pour combien on est dans une erreur ou une difficulté. Finissons enfin par la recherche de boucs émissaires. Il faut toujours que ce soit la faute de quelqu’un, celle du voisin, de l’automobiliste, de l’Etat, de l’Europe ou de la mondialisation…

La tempérance n’annihile pas l’initiative, ne gâche pas le plaisir. Elle n’est pas l’austérité… Au terme de modération qui pourrait se confondre avec la recherche du juste milieu, une sorte de moyenne permanente, je préfère la mesure en toute chose. Le désir peut mener aisément à une course sans fin vers le toujours plus, l’insatiabilité, une addiction redoutable ou porteuse de désillusions.

Cette vertu conduit à préférer la saveur à la quantité, à déguster, savourer les mets comme la vie en prenant le temps, à privilégier la qualité du plaisir, à jouir pleinement de l’instant. Elle implique le respect de soi qui commence par rester maître de ses désirs et non esclave, ne pas céder à toute émotion, conserver sa présence d’esprit, agir avec sang-froid.

La tempérance permet d’orienter et de contrôler l’action en évitant les abus de comportement, l’emportement, l’arrogance, la volonté de domination. La tempérance est une hygiène de vie personnelle que les optimistes appliquent au quotidien. Elle est également une morale collective. Se tenir à distance des excès, des extrémismes. Être tolérant dans tous les domaines. Refuser toutes les formes d’exclusion. Partager. Pardonner sans ressasser éternellement les vieilles querelles qui mobilisent de l’énergie négative.

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