Méfiez-vous de la béatitude

Temps de lecture estimé : 1 minute

Loin de moi l’idée de vous mettre en garde à propos de l’idéal chrétien de l’amour, de l’humilité, de la clémence (3 forces de l’optimisme) et de la compassion.

J’évoque ici une conception laïque de la béatitude et plus triviale. Elle s’apparente à la définition d’un optimisme extrême. Celui d’une personne qui porte une appréciation positive sur tout ce qu’elle a fait, fait ou fera. Une personne qui se sent, en permanence, armée pour tous les défis, capable de force et de puissance, dont la confiance en elle-même la conduit à penser qu’elle peut résister à tout, faire face à n’importe quel aléa de la vie, être maîtresse des éléments et des événements.

Vous comprenez tout de suite où sont les risques majeurs. On peut facilement même ne plus voir les difficultés, croire que sa vie est un chemin de lumière, que la route est tracée d’avance, comme une destinée. Pis, croire que la chance vous guide, alors qu’il n’y a que du rythme, une énergie assortie du discernement pour la libérer au moment opportun… ou faire le gros dos.

Malheureusement, cet optimisme extrême n’élimine pas de façon miraculeuse les obstacles. On peut se trouver dépourvu, tomber de haut et ne pas s’en remettre.

L’optimiste, selon moi, est lucide. Il n’est ni béat, ni nanti. Il sait que la vie est un combat, que tout se mérite. Comme il porte un regard positif sur la vie, sur lui-même, sur les autres, il connaît des moments de satisfaction intense, d’enchantement, d’émerveillement voire d’extase. Mais il n’est pas dupe. Il sait que l’optimisme est une discipline exigeante. De même qu’il gère le stress et les montées d’adrénaline le mieux possible – c’est-à-dire qu’il ne les ignore pas –, il redescend sur Terre après un instant d’euphorie. Il est maître de sa conduite. Sans états d’âme inutiles et sans illusions.

Maximiser le bonheur sans minimiser les risques, rester en éveil pour saisir toute opportunité, ne jamais relâcher son attention du fait de trop grandes certitudes, ne pas succomber à l’arrogance, le syndrome de la toute-puissance, tel est le comportement optimiste, sain et constructif.

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

J’accepte les conditions et la politique de confidentialité

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.