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Place au peuple ! ⸱ En rupture avec l’habitude prise par nos dirigeants depuis 2007 (traité de Lisbonne) Emmanuel Macron a décidé de prendre en compte le verdict des urnes. Fidèle à l’esprit de la Constitution, il acte la dissolution de l’Assemblée nationale et force les partis politiques à une remise en cause tous azimuts. Premier tour dès le 30 juin, le second se tiendra le 7 juillet. Trois semaines de campagne à tombeau ouvert débutent donc en France. Le RN parviendra-t-il à obtenir une majorité ? La gauche peut-elle s’unir ? Les forces macronistes pourront-elles reconquérir les électeurs déçus ? Le plus probable est qu’aucune majorité claire ne se détache au soir du 7 juillet. L’incertitude politique ne fait sans doute que commencer. Reste qu’en démocratie, donner la parole au peuple n’est jamais une mauvaise chose.
Dissolution : les marchés s’emballent ⸱ Les marchés financiers ne sont pas de grands fans de l’instabilité politique. L’évidence s’est confirmée dès l’ouverture ce lundi 10 juin, où l’on a vu le taux des obligations du Trésor grimper de 3,09 % à 3,15 %. Le « spread » s’est ainsi creusé, passant de 47 à 52 points de base, soit son plus haut niveau depuis le début de l’année. De manière plus générale, l’Euro s’est vu pénalisé par les résultats des élections européennes, marqués par une montée inédite des droites radicales. La monnaie commune – et non unique comme on le lit trop souvent dans les médias économiques – dévissait ainsi de 0,41 % ce lundi 10 juin à 09 h 25, heure française.
Les TPE, annonciatrices de la crise ⸱ Les TPE (très petites entreprises) sont des thermomètres précieux pour mesurer l’état du pays. Fort malheureusement, il semble que leur récent cri d’alerte n’ait pas été suffisamment entendu. Marc Sanchez, secrétaire général du Syndicat des Indépendants et des TPE (SDI) déclare dans un communiqué envoyé aux rédactions : « Les avertissements lancés au gouvernement par le SDI n’auront pas suffi à infléchir une autosatisfaction aveugle et destructrice de valeur économique de proximité représentée notamment par les activités commerciales et artisanales ». Pour remédier à la crise, le SDI compte se démultiplier sur le terrain, à la rencontre des candidats de tous les partis, afin de défendre l’agenda suivant : « Baisse du coût de l’énergie ; revitalisation des centres-villes ; meilleure répartition des charges fiscales ».
Le patron de Rungis poursuit sa mission nourricière ⸱ Pas de dissolution ni de démission pour Stéphane Layani. L’emblématique énarque, PDG de la Semmaris, l’entreprise du public-privé qui préside aux destinées du MIN (Marché d’intérêt national) de Rungis, se voit reconduit par le conseil d’administration. Rungis, c’est 234 hectares, 1 220 entreprises, 13 000 emplois directs, 11,6 milliards d’euros de chiffre d’affaires en 2023 (+ 37 % depuis 2012 !), 2 milliards d’euros d’investissements récemment engagés. Et surtout, la fierté de nourrir tant de Français. Après avoir revitalisé la filière bio au sein du MIN, Layani se lance dans la bataille du fret ferroviaire, dont Rungis sera demain une plaque tournante en Europe.
Déficit public : le verdict des Français ⸱ Selon le baromètre d’Odoxa pour AGIPI, Challenges et BFM Business, 67 % des sondés estiment que la lutte contre les déficits doit être une priorité. Cela représente 75 % des sympathisants LR, 70 % de ceux du RN, seulement 46 % des proches de Renaissance et 55 % des sympathisants LFI. 59 % des interrogés se disent favorables à la baisse des aides sociales, 57 % considèrent également qu’il faut moins de fonctionnaires. Au contraire, 18 % des interrogés considèrent que la hausse des taxes et des impôts serait une solution idoine.
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