Quel bilan pour les Jeux de Paris ?
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La fête n’est pas finie – avec les paralympiques qui débutent en fanfare – mais il est temps de dresser un premier bilan économique pour nos chers JOP.

Tourisme, investissements d’avenir, recettes publicitaires… Les Jeux de Paris apparaissent comme très largement positifs pour l’économie française, grâce à des coûts maîtrisés et un engouement du public décuplé.

Alors là, les habituels ronchons devront vraiment se creuser la tête pour trouver quelque chose de négatif à dire. Ils ont la mine des mauvais jours… Normal, les JOP font carton-plein !

Une parenthèse enchantée au cours d’un été des lumières qui redonna aux Français un sacré bol d’espoir, aux termes d’une année de polémiques picrocholines. Et le rêve n’est pas terminé puisque les Jeux paralympiques ont débuté mercredi 28 août lors d’une cérémonie fastueuse, place de la Concorde.

Le Cojo (Comité d’organisation des Jeux olympiques) estime les dépenses de la grande séquence olympique à 8,8 milliards d’euros. La prévision des recettes est de 9 milliards d’euros. Nous sommes donc dans le vert, loin de la bérézina financière que d’aucuns prévoyaient.

Des retombées immédiates mais aussi à très long terme

D’un point de vue purement économique, le succès est là, puissant et positif. Bien entendu, le secteur du tourisme est le premier grand gagnant. « Au terme de ces deux semaines, nous avons ainsi une augmentation de 16 % des nuitées sur l’ensemble des villes hôtes, dont 20 % en Île-de-France. La fréquentation des musées et des restaurants ainsi que la consommation dans les bars ont été de plus de 25 % en moyenne à Paris et ont triplé à Saint-Étienne et doublé à Lille », précise à La Tribune la ministre en charge, Olivia Grégoire.

Chose formidable, les retombées ne s’arrêteront pas là et devraient doper le tourisme pendant encore plusieurs mois, plusieurs années, grâce à la splendide image que la France s’est offerte. L’étude du Cojo prévoit ainsi 1,5 milliard d’euros de retombées en Île-de-France sur une décennie. Sur le temps très long, de 2018 à 2034, la région capitale devrait sortir largement médaille d’or. Les retombées sont estimées entre 6,7 et 11,1 milliards d’euros. Notons que cette étude prend en compte l’inflation.

En revanche, peu probable qu’on puisse mesurer un « effet JOP » sur la consommation des ménages, comme cela avait été (un peu) le cas lors de la Coupe du monde de football de 1998. Le cabinet spécialisé NielsenIQ prévoit ainsi un « impact limité sur la grande consommation en général ». Fort logiquement, les bières et pizzas font exception, bénéficiant d’un vrai coup de fouet.

Paris 2024 réussit l’épreuve du sérieux budgétaire

Olivia Grégoire le précise avec force : « N’en déplaise aux esprits chagrins, ces Jeux, qui ont coûté 8,8 milliards d’euros constitués en grande partie d’investissements privés, rentreront largement dans leurs frais. » En effet, la grande réussite de Paris 2024 est d’avoir proposé des olympiades magnifiques à coûts maîtrisés, loin des dérives financières des précédentes éditions. On citera les mauvais exemples d’Athènes, de Rio ou même de Londres.

Ce bon résultat fut rendu possible par l’utilisation d’infrastructures existantes (Stade de France, Roland-Garros, Grand Palais) couplée à l’installation de structures temporaires en cœur de ville, du Champ-de-Mars à la Concorde. On peut d’ailleurs remercier l’entreprise lyonnaise GL Events qui a su les concevoir avec ingéniosité, offrant aux téléspectateurs des images à couper le souffle, au cœur de Paris. Nul doute que l’idée inspirera les villes de Los Angeles et Brisbane, destinations des prochaines éditions estivales, en 2028 et 2032. Osons ce Cocorico : les Jeux de Paris furent sans doute les plus vertueux depuis l’après-guerre.

L’audace de France Télévisions récompensée

France Télévisions, diffuseur officiel de la compétition, peut également se frotter les mains. La chaîne avait prévu une perte financière importante en raison de la cherté des droits télévisés… Un investissement à consentir. Mais les audiences furent tellement importantes qu’elles permettront finalement d’atteindre l’équilibre. La PDG du groupe audiovisuel Delphine Ernotte-Cunci le précise dans les colonnes du Parisien : « 94 % des Français ont suivi les Jeux ! »

Le service public a déboursé 130 millions d’euros pour obtenir la diffusion des JOP. Et les recettes publicitaires hors-normes (conséquence du fort engouement des Français) devraient rapporter 131 millions. Pari largement gagné, tellement au-delà des espérances.  Le groupe met le paquet pour les paralympiques, en les diffusant en intégralité, ce qui représente 300 heures de programme. C’était 10 heures à Londres en 2012 et 100 heures pour Tokyo, en 2021. On n’arrêtera pas ce progrès.

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