Temps de lecture estimé : 2 minutes
La Nouvelle-Calédonie panse ses plaies après une longue période de troubles. La reconstruction économique débute, avec le soutien de l’État.
La Nouvelle-Calédonie au défi de la résilience. Même si les violences se poursuivent, les entreprises de l’archipel s’activent. Un seul but : offrir un avenir à TOUS les enfants du Caillou.
250 millions d’euros. Voici le montant de l’enveloppe réunie par l’État pour reconstruire une Nouvelle-Calédonie laissée exsangue par les émeutes. Une annonce réalisée par le Haut-commissaire de la République, premier représentant de l’État central sur l’archipel. « C’est davantage que les concours financiers que l’État verse chaque année aux collectivités de Nouvelle-Calédonie », précise ainsi Louis Le Franc dans un communiqué daté du 2 juillet.
Des moyens draconiens qui visent à faire face à une situation exceptionnelle. Les dégâts économiques sont en effet chiffrés à plus d’un 1,5 milliard d’euros… Selon un décompte qui n’est toujours pas définitivement arrêté. Malgré le désintérêt des médias hexagonaux, la situation sur place demeure très tendue.
La situation sur place reste très tendue
En effet, la mise en détention de onze militants indépendantistes kanaks à la mi-juin – sept furent déplacés pour être incarcérés dans des prisons de métropole – suscite l’ire d’une population locale chauffée à blanc. Christian Tein, principal chef des indépendantistes kanaks, se retrouve ainsi incarcéré à Mulhouse.
Dans un entretien à l’AFP, celui-ci semble vouloir tendre la main aux pouvoirs publics : « Il faudra que l’on se remette autour d’une table pour reprendre les discussions. Il en va de la survie de la Nouvelle-Calédonie. » Si la Justice doit évidemment faire son travail et sanctionner les fauteurs de troubles, il est difficile de justifier ces incarcérations à des centaines de milliers de kilomètres de la Nouvelle-Calédonie, si loin des familles.
Un nouveau quoi qu’il en coûte rendu indispensable face aux détresses
Concrètement, pour appuyer les entreprises, l’État instaure un fond de solidarité d’une hauteur de 20 millions d’euros (2,4 milliards de francs CFP, la monnaie ayant cours légal dans l’archipel) pour compenser une partie de la perte de chiffre d’affaires de mai et de juin. 5 000 TPE et PME éligibles ont déjà déposé une demande et pourront ainsi obtenir jusqu’à 3 000 euros pour le mois de mai et 6 000 euros en juin. 1 300 entreprises calédoniennes ont pu être aidées d’une manière ou d’une autre.
Au-delà de cette aide de trésorerie, l’État finance à hauteur de 51 millions d’euros le dispositif d’activité partielle, filet de sécurité indispensable pour des salariés qui sont souvent contraints en chômage technique. 51 millions d’euros sont débloqués pour venir en aide à près de 20 000 personnes.
1 emploi sur 3 se retrouve menacé
Il faut rappeler que le Haut-commissaire Le Franc avait chiffré la perte d’emplois consécutive aux émeutes à près de 6 000. 20 000 emplois sur les 68 000 que comptait le Caillou avant la crise se retrouvent ébranlés, soit 1 sur 3 ! Des secteurs clefs comme le BTP, la métallurgie ou le nickel peinent encore à redémarrer leurs activités. Cela alors que la situation d’avant-crise était déjà très dégradée.
Notons que les collectivités calédoniennes peuvent également compter sur le soutien de la Nation. Une avance remboursable de 100 millions d’euros (12 milliards de francs CPF) sont mis à disposition du gouvernement de Nouvelle-Calédonie. La Province Sud, celle de Nouméa, épicentre des émeutes, reçoit 4 millions d’euros de fonds propres.