Temps de lecture estimé : 2 minutes
La deuxième édition du Forum économique des banlieues revient les 27 et 28 novembre au Palais d’Ièna à Paris – siège du Conseil Économique Social et Environnemental (Cese). Avec le même objectif : montrer que les quartiers prioritaires de la ville (QPV) représentent un trésor caché.
L’an dernier ce rendez-vous, déjà considéré comme le « Davos des banlieues » fut un succès : 1 000 participants, 6 000 contacts business, un milliard d’euros mobilisés (dont 100 millions d’euros de commandes publiques et privées et 900 millions d’euros de financements, notamment de la Banque publique d’investissement). Et un parrain qui n’était autre que… Xavier Niel. Derrière ce Forum économique des banlieues, Aziz Senni, président de l’association Quartiers d’Affaires – premier réseau national d’entreprises implantées dans les quartiers prioritaires de la politique de la ville – et enfant du quartier Val Fourré à Mantes-la-Jolie (78).
Un potentiel inexploité
« Nos banlieues ne sont pas un coût, mais un actif stratégique, démographiquement jeune, économiquement sous-utilisé et socialement décisif », défend Aziz Senni. Les banlieues ? ce sont les 1 609 quartiers prioritaires de la ville qui existent sur le sol français (en métropole et Outre-mer). Pour démontrer ce potentiel sous-exploité, l’entrepreneur social insiste sur les chiffres : 50 % de la population y a moins de 30 ans là où le pays fait face à un vieillissement démographique qui inquiète et qui pèse notamment sur le financement du système des retraites, 250 000 patrons de TPE et PME qui résistent comme ils le peuvent et qui génèrent 75 milliards d’euros de CA. Il en est persuadé, l’on pourrait aller beaucoup plus loin.
Voilà tout l’intérêt du Forum économique des banlieues qui se tiendra fin novembre au Cese. « L’enjeu étant de réunir les élites économiques, politiques et administratives du pays et les acteurs des territoires des QPV […] Un vrai melting pot, ces gens n’ont pas l’habitude de se croiser, il faut passer du vivre-ensemble au faire-ensemble. Les banlieues ne doivent plus être réduites à l’état de cité-dortoir, mais se transformer en une véritable cité productive », explique Aziz Senni, qui vient de publier un ouvrage Made in Banlieue co-signé avec le journaliste et écrivain Jean-Marc Pitte.
Les différences sont des forces
Concrètement, à quoi ressemblera l’événement ? des tables rondes et conférences, des quartiers d’affaires dédiés aux rencontres business, des lieux plus orientés RH et compétences, et enfin un quartier innovation autour de questions liées à l’intelligence artificielle (IA) et la transition écologique. Des personnalités politiques prendront la parole pour évoquer le développement économique des banlieues, à l’instar de Gérald Darmanin, ministre de la Justice, ou Dominique de Villepin. Le « FEB » a pour président d’honneur Philippe Bourguignon (ancien dirigeant de grands groupes internationaux comme Disneyland Paris ou le Club Méditerranée, et du World Economic Forum) : « Le développement des territoires ne repose pas seulement sur les capitaux, mais sur l’audace, les idées et la confiance entre acteurs. Les forums sont ces lieux rares où les différences deviennent des forces et où les complémentarités créent de la valeur. La compétitivité de demain sera indissociable de la responsabilité, de la durabilité et de l’inclusion. »


























