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Après l’attaque iranienne sur le sol d’Israël, deux scénarios sont envisagés : soit Benyamin Netanyahou réplique frontalement, soit il ne le fait pas. Beaucoup d’économistes espèrent que le Premier ministre israélien ravalera ses intentions belliqueuses.
Tout le monde appelle au calme, ou du moins l’espère. Les États-Unis ont martelé qu’ils ne « soutiendront aucune attaque israélienne contre l’Iran » et tentent de calmer un Benyamin Netanyahou sulfureux. « Aucune force au monde ne peut nous stopper », a tweeté le Premier ministre israélien avant d’ajouter que son pays vaincrait « tous ses ennemis ».
Si pour l’instant, ces pics numériques n’ont pas été suivis d’actions sur le terrain, cela pourrait bien changer. Mais, les experts en géopolitique estiment qu’une riposte « de l’ombre » reste l’hypothèse la plus plausible : « On peut imaginer une riposte strictement confinée à une base militaire ou à une zone portuaire iranienne. De nuit par exemple, pour éviter tout risque de morts civils en Iran », spéculait d’ailleurs Frédéric Encel, spécialiste de géopolitique à Sciences Po Paris, pour Franceinfo.
Les marchés croient en l’apaisement
Cette hypothèse d’une « guerre de l’ombre » entre Iran et Israël, c’est celle qui rassure les marchés. Tout simplement parce que cette situation dure depuis des années. Alors, hier, lundi 15 avril, le CAC 40 poursuivait sa dynamique haussière avec +1,34 % à 15 h. « Les observateurs n’abandonnent pas l’espoir que les événements du week-end n’étaient qu’un événement isolé, tout en retenant leur souffle pour ce qui pourrait se produire ensuite », résume Hebe Chen, analyste chez IG.
Du côté de Wall Street, hier les marchés ont aussi ouvert à la hausse. Le S&P 500 prenait +0,73 % dès les premières minutes d’échanges. Quant au Dow Jones et au Nasdaq Composite, ils grimpaient respectivement de 1,03 % et 0,52 % à l’ouverture. Les événements du week-end semblent donc laisser impassibles les marchés américains. « Les investisseurs pensent généralement que la situation ne va pas s’aggraver », souligne Robert Alster, analyste chez Close Brothers Asset Management.
Le pétrole en baisse
Bonne nouvelle aussi sur le cours du pétrole qui retombait en dessous des 90 dollars pour le baril de Brent hier. Le climat de peur semble s’être calmé après plusieurs semaines de hausse en parallèle de la montée des tensions au Moyen-Orient. Les analystes de DNB affirment d’ailleurs que « le marché considère la désescalade comme la voie la plus probable malgré l’attaque iranienne ».
La mission iranienne de l’ONU prévient d’ailleurs que « si le régime israélien commettait une nouvelle erreur, la réponse de l’Iran serait considérablement plus sévère ». La République islamique d’Iran considère donc que, pour l’heure, l’affaire est close.
Et c’est une très bonne chose pour le maintien des prix du pétrole tant Téhéran a la capacité de perturber le marché si le cœur lui en dit. Kamel al-Harami, l’expert koweïtien du pétrole rappelle que l’Iran peut interrompre le trafic dans le détroit d’Ormuz ou encore faire pression sur l’Irak pour que ses producteurs réduisent leur volume.
En bref, si l’on veut échapper à une nouvelle escalade des prix sur l’or noir, mieux vaut éviter de raviver le conflit israélo-iranien. Mais Israël, attaché à sa chère dissuasion, pourrait bien décider de mettre en berne cet équilibre si difficilement acquis par les marchés. Lesquels naviguent déjà entre les différents conflits depuis plus de deux ans.