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Frédéric Giraud est président de JÏZ Marketing Group, un collectif d’agences fondé par des entrepreneurs engagés.
TRIBUNE. Le secteur événementiel est souvent pointé du doigt pour les externalités négatives qu’il génère, environnementales en particulier. C’est une réalité ! Mais l’événement conserve de vrais atouts, notamment en termes sociétaux qu’il ne faut pas mésestimer.
Un besoin vital : vivre ensemble
Plus les visio-conférences et le télétravail se développent, plus le présentiel revêt un rôle essentiel. Si la covid nous a démontré que nous pouvions travailler ailleurs qu’au bureau, rassembler les gens autrement qu’en les réunissant en un lieu, elle nous a aussi démontré le besoin de faire société. Le collectif et le vivre ensemble sont une raison d’être de l’Homme. À cet égard, les JOP bien sûr, mais aussi tous les festivals de l’été ont démontré leur capacité à recréer des liens, à faire la fête ensemble, à faire tomber les clivages.
Nous le constatons également dans le milieu professionnel où l’événementiel reste un moyen de développer du chiffre d’affaires et de la performance, notamment sur les congrès et les salons professionnels. Alors, oui, se réunir, se rassembler, partager en live une réunion ou un concert a un impact positif.
Une responsabilité particulière
Avant d’organiser un événement, il faut maintenant se poser la question de son utilité. Notre enjeu est d’améliorer les performances environnementales et sociales des manifestations tout en développant une image positive et en impliquant toutes les parties prenantes. En France, la notion de durabilité est souvent vue sous le prisme de l’environnement, assez peu sous celui de la responsabilité sociale et sociétale. Serait-il responsable de supprimer le Salon de l’Agriculture pour la filière agricole que tous les Français soutiennent ?
Il faut que les organisateurs soient absolument convaincus de la nécessité de produire des événements responsables et s’en donner les moyens. Nous devons donc être rigoureux et nous demander si le ratio coûts/impacts/bénéfices justifie par exemple la charge du scope 3 dont les émissions de CO2 sont (majoritairement) générées par le déplacement des spectateurs ou des participants. Les nécessaires moments de rassemblements (conventions, festivals, opérations grand public, manifestations sportives, salons, etc.) doivent perdurer mais en « s’éco-concevant » mieux.
L’indispensable certification, oui mais laquelle ?
Nous utilisons les outils de la profession, ceux de l’Ademe (en France), ou la norme internationale ISO 20121 refondue en 2024. Mais d’autres certifications comme B Corp sont intéressantes pour leur dimension sociétale.
Si notre détermination à être durable et responsable dans nos événements doit être sans faille, nous devons avoir l’humilité des petits pas et éviter les promesses inutiles. Comme d’autres, je crois que l’événementiel ne sera jamais neutre en carbone sans avoir recours à la compensation. Mais les événements ont l’obligation d’être plus vertueux écologiquement pour continuer à justifier de leur impact social.