Climat : des millions d’enfants sans école !

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Ezzedine El Mestiri, fondateur du magazine Nouveau consommateur en 2003
Ezzedine El Mestiri, fondateur du magazine Nouveau consommateur en 2003

Des enfants sans école, ce sont des mauvaises conditions d’apprentissage et des répercussions sur la mémoire et la santé mentale et physique des élèves.

En 2024, au moins 242 millions d’élèves dans 85 pays ont vu leur scolarité perturbée par des phénomènes climatiques. Vagues de chaleur, cyclones, tempêtes, inondations et  sécheresses, rien n’a été épargné à notre planète.

Un récent rapport de l’Unicef intitulé « Interruption des apprentissages : aperçu mondial des perturbations scolaires liées au climat en 2024, » étudie pour la première fois les aléas climatiques qui ont provoqué la fermeture des milliers d’écoles et ont empêché des millions d’enfants à interrompre leur calendrier scolaire. Un élève sur sept a vu sa scolarité suspendue en raison d’un événement météorologique extrême.

L’impact de ces perturbations est dramatique. Des enfants sans école, ce sont des mauvaises conditions d’apprentissage et des répercussions sur la mémoire et la santé mentale et physique des élèves. Les filles sont plus touchées et leur déscolarisation les expose à un risque accru de mariage précoce et de travail des enfants.

Aucune région dans le monde n’a été épargnée

En Asie du Sud, 128 millions d’élèves ont vu leur scolarité bouleversée par des événements climatiques en 2024 tandis qu’en Asie de l’Est et dans le Pacifique, 50 millions d’élèves ont été concernés. L’Afrique, touchée par de fortes pluies, des inondations fréquentes suivies des graves sécheresses, a du mal à faire face à ce phénomène de déscolarisation. Comment pouvoir se rendre à l’école si la route est sous l’eau ou si l’école a été emporté par les crues ? Comment pouvoir étudier dans des infrastructures détruites avec une température qui a atteint 47 degrés Celsius ?

Si les deux tiers des élèves déscolarisés vivaient dans un pays du Sud, aucune région dans le monde n’a été épargnée. En Italie des pluies torrentielles ont perturbé la scolarité de plus de 900 000 élèves et en Espagne, 13 000 enfants ont déserté l’école suite à des fortes inondations.

Le rapport s’interroge sur la responsabilité des États qui laissent leurs écoles et systèmes éducatifs, sous-équipés lorsqu’il s’agit de protéger les élèves de ces conséquences dramatiques. Les investissements ajustés sur les changements climatiques dans le secteur de l’éducation restent faibles pour ne pas dire inexistantes !

« Les enfants sont plus vulnérables aux impacts des crises liées aux événements météorologiques, notamment aux vagues de chaleur, aux tempêtes, aux sécheresses et aux inondations, qui sont plus intenses et plus fréquentes. L’organisme des enfants est particulièrement vulnérable. Leur température augmente plus rapidement et redescend plus lentement que celle des adultes, car ils transpirent de manière moins efficace », constate Catherine Russell, directrice générale de l’Unicef.

Des établissements résilients face à ces crises

L’organisation onusienne pour l’enfance collabore avec les gouvernements pour favoriser la modification des salles de classe existantes de sorte à les rendre résilientes aux changements climatiques. Au Mozambique, par exemple, où l’éducation des enfants est régulièrement perturbée par des cyclones, l’Unicef a soutenu la construction de plus de 1 150 classes résilientes aux changements climatiques dans près de 230 écoles.

Faut-il rappeler que la déscolarisation met en péril la santé et la sécurité des enfants et entraîne des répercussions sur leur éducation à long terme ? Les crises climatiques seraient plus fréquentes entre 2050 et 2059, avec huit fois plus d’enfants exposés à des vagues de chaleur extrêmes et trois fois plus d’enfants exposés à des inondations, par rapport aux années 2000. Alors, il est temps de protéger nos enfants en les scolarisant dans des établissements climato-compatibles et résilients face à ces catastrophes. D’après les Nations unies, il faudrait 100 milliards de dollars de financements annuels en plus pour atteindre les nécessaires objectifs de développement durable (ODD) en ce qui concerne l’éducation or 2 000 milliards de dollars sont investis chaque année dans la course aux armements et les guerres !

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