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Les trois grands gagnants, de futures start-up à fort potentiel.
En 2020, à pareille époque, je me trouvais dans le grand auditorium d’Épitech du Kremlin-Bicêtre, en train d’écouter les pitchs de chaque équipe d’étudiant·es : autant de projets concrets d’applications ou de dispositifs en phase de développement ou déjà au point, en quête de moyens ou déjà financés. Un an plus tard, les candidat·es se jettent dans l’arène devant… un jury virtuel. Le virus sévit, mais la créativité triomphe.
Épitech est cette école d’informatique créée en 1999, intégrée au groupe Ionis Education que dirige notre chroniqueur Marc Drillech et qui a pour directeur Emmanuel Carli. Un an plus tard, la fulgurance des inventions et le creuset de start-up que constitue cet événement annuel dédié à l’innovation – Épitech Experience – n’a rien lâché de ce qui fait sa force. Simplement, je suis, parmi les autres jurés confrontés à 14 projets (dont des représentants d’Ubisoft, Google, Microsoft, Orange, Fnac, Mano Mano, L’Oréal, AWS, BNP…), en train d’investir comme une sorte de business angel virtuel depuis mon ordinateur connecté à la plate-forme de présentation des candidat·es ! Du distanciel pur, donc, mais qui offre malgré tout sous forme de vidéo l’argumentaire du chef d’équipe de chaque produit en concurrence. Impossible, pourtant, d’écrire « chef·fe d’équipe » : cette année, ils sont tous des jeunes hommes. Et si, par-ci par-là, une figure féminine entre la composition de telle ou telle future start-up, la domination masculine frappe. En soi, Épitech Experience montre à quel point les métiers de l’informatique restent sous testostérone, ce qui n’est pas « normal »…
Expert en technologie de l’information
Ces équipes « mixtes » malgré tout sont le fruit d’une formation pour la plupart en 5 ans après le bac. Mais il existe chez Épitech des sas d’entrée dès 18 ans ou « à travers des formations professionnelles plus courtes, ouvertes à tous les profils et adaptées à tous les parcours ». Épitech, comme l’exprime l’école, va « transformer une passion pour l’informatique en une expertise qui débouche sur des emplois à fort potentiel comparable à celui de toutes les Grandes écoles (100 % des élèves du cursus post-bac sont embauchés à la fin de leurs études). Cette formation recherchée par les entreprises repose sur un modèle novateur qui met l’accent sur trois qualités de plus en plus exigées : l’adaptabilité, l’auto-progression et le sens du projet. Épitech délivre un titre d’expert en technologies de l’information de niveau 1, enregistré par la Commission nationale de la certification professionnelle (CNCP). » Voilà pour le cursus.
Place aux projets. Chaque juré était invité·e à « investir » en cryptomonnaie tech coins à partir d’un budget identique alloué en crowdfunding à chaque « investisseur juré ». Ce sont 52 millions de tech coins qui ont arrosé les 14 dossiers candidats, les Epitech Innovative Projects. Le virtuel se transforme généralement assez vite en entreprises capables de lever des dizaines de millions de dollars.
Olivier Magnan