Projet NBA Europe
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La NBA prépare son grand saut sur le Vieux Continent. D’ici à 2027, une ligue européenne estampillée NBA devrait voir le jour, avec des clubs permanents et une ambition claire : capter un marché stratégique estimé à plusieurs centaines de millions d’euros. Entre offensive commerciale et guerre d’influence sur le basket européen, le projet s’annonce aussi ambitieux que disruptif.

Le 27 mars dernier, la NBA a annoncé sa volonté « d’explorer » la création d’une Ligue en Europe, en partenariat avec la Fédération internationale de basketball (Fiba). Si l’Euroligue avait d’abord qualifié ce projet de véritable menace pour l’équilibre du basket européen, elle se dit désormais ouverte au dialogue. Un changement de discours qui peut s’expliquer par l’écart colossal entre les poids économiques des deux entités. En effet, le chiffre d’affaires annuel de la NBA, qui s’élève à 12 milliards d’euros, est 18 fois plus élevé que celui de l’Euroligue et dépasse le PIB de cinquante pays dans le monde.

Aujourd’hui, la création d’un championnat NBA en Europe ne relève plus de la simple hypothèse et devrait voir le jour à l’horizon 2027. « On ne se demande plus si la NBA viendra puisque ça va se faire. On se demande désormais quand elle arrivera et comment », a confié Philippe Ausseur, président de la Ligue nationale de basket (LNB).

Un modèle entre la Ligue des champions et la NBA

Si les contours de ce championnat ne sont pas encore bien définis, Adam Silver, patron de la NBA, a suggéré un format à 16 équipes, avec 12 franchises permanentes et quatre équipes susceptibles de changer chaque année. Chaque saison, de nouveaux clubs pourraient donc intégrer cette NBA Europe grâce à leur mérite sportif.

Des équipes phares de l’Euroligue comme le Real Madrid, Barcelone, Fenerbahçe et l’Asvel ont été évoquées comme participantes potentielles, alliant le sens des affaires américain aux traditions établies du basket-ball européen. « L’avantage en créant une ligue de toutes pièces, c’est qu’on peut prendre le meilleur des deux mondes », a détaillé Adam Silver lors de sa conférence de presse, prenant l’exemple des championnats de football européen et leur système de relégation. Une sorte de Ligue des champions, mais avec une touche NBA.

Point important : les 13 clubs actionnaires de l’Euroligue – dont l’Asvel, le Real Madrid, le FC Barcelone et Fenerbahçe – sont liés contractuellement jusqu’en 2040. Le seul moyen d’envisager une rupture de contrat est de verser une importante somme.

La NBA envisage d’implanter des franchises dans plusieurs grandes villes européennes — Madrid, Barcelone, Monaco, Berlin, Londres, Manchester, Milan, Rome, Istanbul, Athènes ou encore Paris. Le PSG a d’ailleurs exprimé son intérêt. Des villes qui accueillent des clubs de football de renommée mondiale, capables d’apporter un appui commercial solide. Un modèle inspiré de ce qui se fait déjà aux États-Unis, où de nombreuses franchises NBA partagent leur propriétaire avec d’autres équipes sportives.

Le modèle envisagé pour la NBA Europe est semi-fermé, à l’image de l’Euroligue, mais avec une coopération renforcée avec la Fiba afin de préserver le système pyramidal du basket européen. L’objectif est double : valoriser le talent européen – cinq des six derniers Most Valuable Player (MVP, « meilleurs joueurs » ndlr) viennent du continent – et conquérir un marché jeune et en pleine expansion.

Une perte d’identité pour le basket européen ?

Pour le joueur français de basketball, Evan Fournier, « la NBA pourrait sous-estimer l’attachement culturel des fans européens à leurs clubs historiques comme l’Olympiakos ou le Real Madrid ». Selon lui, la culture locale est plus forte que l’argent, rendant difficile une transition vers un modèle NBA.

Plusieurs défis restent à relever. Si la NBA mise sur son expertise en gestion de ligues et son image de marque mondiale, certains craignent une perte d’identité pour le basket européen. Ce projet représente toutefois des opportunités économiques non négligeables pour les villes européennes et pourrait augmenter l’intérêt pour le basket sur le continent.

Journaliste. Si la curiosité est un vilain défaut, elle m'a permis d'en faire mon métier ! Je suis ravie de faire partie de l'équipe d'ÉcoRéseau Business, dont l'objectif est d'informer avec un regard constructif et optimiste. Dans mes articles, je m'efforce de rester aussi objective que possible… sauf quand il est question de Bordeaux, ma ville de cœur !

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