Temps de lecture estimé : 1 minute
Née en 2005 à Limoges, I.Ceram conçoit, fabrique et commercialise des implants orthopédiques innovants (10 brevets internationaux) en biocéramique. La spécificité ? « Le monde de la recherche est actif sur le complément osseux et les prothèses, car la perte de substance est commune. Mais le risque d’infections existe. Il y a cinq ans nous avons donc pris ce virage : lutter contre elles, avec des matériaux comme des céramiques en alumine poreuse chargées en gentamicine. La structure poreuse de l’implant permet un relargage intégral et local de l’antibiotique au moment de l’implantation et jusqu’à quatre jours après l’opération », explique André Kérisit, fondateur de cette société de 41 personnes, qui a réussi la pose d’un sternum et cherche à obtenir le marquage CE pour une commercialisation à l’échelle européenne. Un moyen d’éviter les remèdes antiobiotiques par voie veineuse (forte toxicité) ou orale (gelule 1% de la dose au bon endroit). L’impact sera mondial : environ 2% des opérations cardio-vasculaires s’infectent, pouvant entraîner une désunion sternale chronique. On estime que chaque année, 1 000 patients présentent ce type de pathologie en France et 4 000 cas sont recensés aux Etats-Unis. « Le patient qui a reçu la prothèse avait vécu un quadruple pontage coronarien et était depuis 10 mois dans un lit, avec complications et souffrances. C’est une innovation sans précédent pour la chirurgie des infections osseuse, mais aussi les finances publiques », résume celui qui qui a réuni des généticiens, infectiologues, chirurgiens (vasculaires et orthopédiques). Il étudie le domaine depuis 30 ans, dans un territoire propice : I.Ceram appartient au pôle européen de la céramique à Limoges dédié aux biomatériaux et à la micro-électronique, et des collaborations sont envisageables, comme avec Cerinnov – spécialiste de la robotique.