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Des dirigeants aux salarié·es, des urgences adaptées à toutes les attentes

Se numériser à marche forcée, c’est acté. Encore faut-il que les patron·nes se forment eux et elles aussi en accéléré, en compagnie de leurs collaborateurs promus. Les solutions b to b to c séduisent.

L’univers professionnel se montre plus que jamais en constante évolution technologique et organisationnelle. Pour y répondre, une solution majeure, la formation professionnelle sur-mesure. Il faut faire face en un temps record à la concurrence et faire en sorte que les salarié·es soient à jour des avancées technologiques. Les univers concurrentiels imposent aux entreprises d’adopter une démarche d’innovation quasi constante. Pour commencer le changement au cœur de l’entreprise, le top management comprend la nécessité d’investir dans la formation des collaborateur·rices, condition de compétitivité. « Les formations sur-mesure ont vocation à soutenir les programmes de transformation dans les organisations, avec comme exemple le plus probant les projets de transformation des communautés managériales. L’enjeu, l’accompagnement des équipes dans l’évolution de leur modèle de management et de leadership », explique Gilles Basset, directeur du développement des programmes sur-mesure à emlyon. « D’autres programmes vont cibler un groupe clé, par exemple des hauts potentiels, pour les former dans les domaines de l’innovation ou de la conduite du changement. Les participants deviennent ainsi des ambassadeurs du changement. »

La formation sur-mesure connaît des tendances

L’offre de formation dispensée sous toutes les formes est pléthorique. Là où le sur-mesure en b to b to c tire son épingle du jeu grâce, c’est précisément grâce à son adaptabilité. « Nous remarquons une baisse des formations de spécialisations et d’approfondissement de type finance, marketing, commercial… », fait remarquer Gilles Basset. Selon lui, c’était inéluctable : tout ou presque existe déjà et est accessible sur Internet ou en e-learning ! « Ce qui manque souvent aux formations en e-learning, ce sont des offres de programmes qui associent hard et soft skills, et mise en œuvre sur le terrain. » À emlyon, les formations soft skills axées leadership représentent 50 à 60 % des demandes. « Nous constatons une progression croissante pour le développement du leadership », confirme le directeur du développement des programmes sur-mesure. Autre tendance lourde, les demandes relatives à la capacité à absorber les chocs, à anticiper et à comprendre le potentiel des ruptures et des innovations. Ces demandes intègrent alors les thèmes de la RSE, la numérisation, l’IA dans le business… Enfin, autre demande : les formations de « reskilling ». « Il s’agit pour les entreprises de transférer des collaborateurs d’un métier à un autre. Certains secteurs tels la banque et l’industrie sont particulièrement demandeurs. Ces formations “réarment” en apprenant des métiers qui n’ont parfois rien à voir avec son emploi d’origine, mais auxquels le salarié va prétendre après une formation adéquate. »

Des salarié·es en quête de nouvelles compétences

Selon une étude réalisée par le cabinet de conseil PwC, 77 % des salarié·es sont prêt·es à acquérir de nouvelles compétences ou à se former complètement à une autre activité. L’étude Hopes and Fears report a été menée auprès de 32 500 salarié·es de 19 pays, dans un contexte de crise sanitaire. Mais cette crise n’a fait qu’accentuer des tendances déjà existantes. 60 % des personnes interrogées craignent que l’automatisation ne mette en danger de nombreux emplois, 48 % pensent que l’emploi traditionnel n’existera plus à l’avenir et 39 % qu’il est probable que leur emploi sera obsolète d’ici à cinq ans. Les Français·es se montrent particulièrement dubitatif·ves face aux bénéfices de la technologie sur leurs métiers. Dans un contexte où la morosité prime, une formation d’évolution vers de nouvelles compétences est cruciale. 74 % considèrent la formation comme une question de responsabilité personnelle. Autant de raisons qui les poussent à recevoir avec intérêt les propositions de formations b to b to c de leur employeur. De ce point de vue, les avantages de la formation sur mesure inter ou intra-entreprise(s) sont nombreux. Outre le gain de compétence, on reste acteur·rice de son évolution professionnelle. On actualise ses connaissances, on acquiert de nouvelles compétences, on renforce ses capacités d’adaptation et on se prépare à un changement d’activité. Tout ça sur le lieu de travail, dans un contexte de maintien de l’emploi. Selon les formations et le parcours suivis, le programme se voit validé par un diplôme d’école de commerce. Un atout majeur pour renforcer un profil dans l’option d’un futur changement de poste ou d’emploi. Ou tout simplement pour renforcer l’autoestime, la confiance en soi et le leadership.

Un argument RH pour fidéliser les talents

L’enquête révèle également des disparités dans la montée en compétences (upskilling). Alors que 46 % des personnes titulaires d’un diplôme d’études supérieures affirment que leur employeur leur offre de nombreuses possibilités d’améliorer leurs compétences numériques, 28 % seulement des personnes titulaires d’un diplôme scolaire sont du même avis. Ces pourcentages sont notamment visibles dans des secteurs comme le commerce de détail ou les transports qui n’obtiennent respectivement que 25 % et 20 %, tandis que le secteur bancaire se hisse à 42 %. « Si les tendances actuelles en matière d’accès à la formation persistent, l’amélioration des compétences va accroître les inégalités sociales alors qu’elle devrait aboutir exactement au contraire », estime Pierre-Antoine Balu, associé responsable des activités de conseil People et Organisation chez PwC France et Maghreb. « Les gouvernements et les chefs d’entreprise doivent travailler ensemble pour intensifier leurs efforts afin de garantir que les personnes des secteurs et des groupes les plus exposés bénéficient des opportunités dont elles ont besoin. L’automatisation et l’accélération technologique sont inévitables, mais nous pouvons contrôler si leurs effets négatifs sont gérés ou non. »

Marie Bernard

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