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Les huit milliards d’êtres humains qui peuplent la Terre dépendent du système financier mondial complexe au cœur duquel on retrouve les banques. Les institutions internationales pressent de plus en plus pour l’accélération de la bancarisation de la population mondiale. Mais il est peut-être temps d’examiner l’impact écologique de la banque et du système financier en général. Nous allons explorer l’utilisation de ressources telles que le papier. Nous essaierons également d’évaluer la quantité d’énergie utilisée par le secteur financier pour rendre nos opérations possibles.
Utilisation du papier dans les opérations bancaires
Depuis plusieurs décennies, l’actu finance en France fait état de ce que le secteur a largement digitalisé ses opérations. Pourtant, l’utilisation du papier n’a pas disparu. Dans la grande majorité des banques du monde, on s’en sert encore pour enregistrer de nouveaux clients, rédiger des contrats et parfois communiquer entre départements. Heureusement, des initiatives de banque en ligne se multiplient rapidement. C’est surtout le cas dans les pays développés où l’accès à internet est plus commun.
Dans les pays en voie de développement, les processus bancaires usuels se font presque exclusivement sur papier. Celui-ci est obtenu à partir du bois prélevé dans les forêts, ce qui contribue à la déforestation et au gaspillage. Des estimations récentes laissent croire que le secteur bancaire mondial consomme des millions de tonnes de papier chaque année, soit l’équivalent de milliards de feuilles. Étrangement, les banques américaines font partie des plus grands consommateurs avec 85 millions de tonnes de papier utilisées chaque année dans tous les secteurs.
Plus de papier utilisé signifie plus d’arbres coupés. Au final, on réduit la capacité de la planète à réguler le taux de dioxyde de carbone dans l’air. Sans compter que la production de papier nécessite de grandes quantités d’eau et d’énergie.
Consommation d’énergie par les opérations bancaires
Même lorsqu’ils sont massivement digitalisés, les processus bancaires et financiers en général ont un impact écologique. En effet, si on utilise plus du papier, alors il faut configurer d’énormes datacenter pour enregistrer, traiter et diffuser les données. Celles-ci sont de plus en plus massives. Il faut des serveurs puissants et des systèmes de climatisation énergivores. Selon des études, les centres de données mondiaux ont consommé environ 1 % de l’électricité mondiale en 2022, une part importante étant attribuée au secteur financier.
Le constat est encore plus alarmant lorsqu’on s’intéresse aux sources d’énergies utilisées pour produire l’électricité consommée par ces centres. Les combustibles fossiles sont le charbon sont les sources les plus utilisées. Mais il y a de l’espoir à l’horizon puisque certaines institutions financières se sont mises à l’éolienne et au solaire. L’énergie nucléaire est indirectement utilisée, même si elle fait polémique.
Consommation d’énergie par les processeurs de paiement
Les processeurs de paiement comme Visa, Mastercard et PayPal ont également une empreinte énergétique importante. Ces systèmes traitent des milliards de transactions chaque année, ce qui nécessite une infrastructure robuste pour maintenir la vitesse et la sécurité. En 2022, Visa a déclaré avoir utilisé plus de 150 000 mégawattheures (MWh) d’électricité pour soutenir ses opérations mondiales. La consommation d’énergie de Mastercard est tout aussi élevée, les centres de données et les opérations de bureau constituant l’essentiel de la consommation.
L’impact environnemental de ces entreprises est amplifié par leur dépendance aux sources d’énergie non renouvelables. Cependant, des entreprises comme Visa et Mastercard ont commencé à adopter des initiatives en matière d’énergie renouvelable pour réduire leur empreinte carbone. Visa, par exemple, a atteint une utilisation de 100 % d’électricité renouvelable dans l’ensemble de ses opérations en 2020, donnant ainsi l’exemple au secteur.
Demandes énergétiques des sociétés de trading et des bourses
Les sociétés de trading, les institutions financières et les bourses consomment également de grandes quantités d’énergie pour alimenter leurs opérations. La puissance de calcul requise pour le trading algorithmique, l’analyse de marché et le traitement des transactions est immense. Les systèmes de trading à haute fréquence, qui exécutent les transactions en quelques millisecondes, sont particulièrement gourmands en énergie. La Bourse de New York (NYSE) et le NASDAQ, par exemple, ont besoin de vastes centres de données et de technologies avancées pour soutenir les activités de trading mondiales.
Initiatives écologiques dans le secteur bancaire et financier
Conscientes de leur impact environnemental, de nombreuses banques et institutions financières adoptent des initiatives vertes pour promouvoir la durabilité. L’une de ces approches consiste à donner la priorité aux projets et investissements respectueux de l’environnement. Les émissions mondiales d’obligations vertes ont dépassé les 500 milliards de dollars en 2021, ce qui reflète l’engagement croissant du secteur financier en faveur du financement vert.
Pour réduire leur empreinte énergétique, certaines institutions financières se tournent vers les énergies renouvelables. L’énergie solaire et éolienne devient de plus en plus courante pour alimenter les immeubles de bureaux et les centres de données. Par exemple, JPMorgan Chase s’est engagée à atteindre la neutralité carbone et a investi massivement dans des projets d’énergie renouvelable. De même, HSBC s’est engagée à allouer 100 milliards de dollars au financement et aux investissements durables d’ici 2030.