Nathalie Woog : le MICE à échelle américaine

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Avec son patronyme déjà tellement anglo-américain, cette Parisienne pure souche, née dans une famille d’artistes de six enfants mélomanes aux parents scientifiques frustrés par sa vocation artistique, n’envisageait pas de passer sa vie à créer des effets « wahou » pour des événements d’entreprises. C’est pourtant dans le MICE qu’elle s’immisce et réussit. Au point d’exporter le « coup de fouet » français (whisk away) dans l’univers de l’événementiel de Floride. En pur électron libre.

Les Américains adorent cette Frenchy girl tout en blondeur et au sourire éclatant (hum, gardons-nous de toute dérive machisante, mettrait-on en avant le physique d’un homologue masculin ?). Il est vrai que Nathalie Woog joue la carte très US du sexy français. Du pur marketing. Avant de débarquer aux États-Unis, le parcours de cette pianiste violoniste passée par les Beaux-Arts et des études en communication commence par l’hôpital.

Épater des cohortes d’ingénieurs/es

Il y a vingt ans, une jeune fille de 23 ans l’apprend : cancer du sang, leucémie. Pire : cataloguée « incurable ». Comme coup de pied pour démarrer dans la vie, on peut rêver mieux. La jeune fille veut se battre. Un an d’hôpital plus tard, elle a gagné. Guérie. « J’ai gagné mon combat en un an. » Il paraît que ces gens-là, Monsieur, sont blindés à jamais. « À partir de là, j’ai puisé dans une énergie personnelle pour dispenser autour de moi la joie de vivre positive. »

Ce tremplin la propulse chez un grand groupe d’ingénierie, Alten, 25 000 salariés à l’époque, les années 2000, 33 700 aujourd’hui dont 29 600 ingénieurs. On ne rigole pas. Or la jeune Nathalie, au sein d’une filiale dévolue au commercial, à la communication, au recrutement, est priée d’organiser des événements – « classiques et ennuyeux », dit-elle – pour un public d’ingénieurs difficile à mobiliser. On s’en doute, la miraculée n’a pas de temps à perdre en mondanités. Elle va monter en 2007 un événement corporate avec une touche de folie en un lieu inattendu : le Zénith. Cinq mille participants guindés mais ravis voient arriver sur scène Gad Elmaleh. Joli coup.

Apothéose avant le grand départ

La réussite de la soirée la bombarde responsable de l’événementiel au sein de la direction de la communication du groupe. Nathalie Woog s’« éclate ». « Je m’amuse, je réalise des événements pour 100, 500, 5 000 “Alten”, plus de 1 000 manifestations au final, des conférences, des salons, des soirées. Le monde m’est ouvert. J’emmène mes groupes partout en Europe, à Cannes, à Bruxelles, à Monaco, à Barcelone. Et bien sûr à Paris… » Du haut de la tour Eiffel aux paillettes du Crazy Horse, chez Maxim’s, au Lido, au Fouquet’s, Nathalie W. ne cherche qu’une chose, « étonner ». À l’époque, paraît-il, le MICE ne faisait pas vraiment partie des mœurs sociales des entreprises monolithiques. « Il fallait motiver. » C’est alors que notre responsable des événements d’Alten va bigrement motiver. Nous sommes en 2008. Nathalie doit subjuguer plus de 5 000 personnes. Elle joue gros : elle part à l’assaut du Grand Palais, la grande nef immense difficile à « meubler ». Et du reste tout nouvellement « privatisable ». David Guetta, le Tour de France, une patinoire avaient essuyé les plâtres. Woog s’empare du volume géant, y installe un orchestre philarmonique qui accueille – souvenir de la passion piano de la gamine Nathalie – Michaël Levinas. Un triomphe. Ou, selon son mot, une « apothéose ». Car même si jusqu’en 2015 la reine Alten de l’événementiel produit d’autres belles surprises pour son public d’ingénieurs désormais conquis, l’organisatrice des plaisirs a envie… des États-Unis.

Présider une association professionnelle

Plus précisément de Miami. Les paillettes de la métropole de Floride avaient beau avoir vieilli en vingt ans, avec une réputation de lieu de séjour prisé des retraités américains, Nathalie Woog sait qu’il s’agit d’une destination moderne à fort potentiel. Elle franchit l’Atlantique avec enfants et conjoint pour créer son Paradis Events, spécialiste (français) du MICE, et y crée son propre cocktail d’événements secoués de soleil, de plage, un zeste de chefs étoilés – surtout français.

Et ça prend. Elle jongle avec l’Art Basel, la foire de l’art contemporain version Miami, les Boats shows à l’américaine, le Spring break, l’institution des vacances universitaires, et travaille beaucoup avec une clientèle européenne d’entreprises et de comités avide de lieux « wahou ». « C’est un univers positif, une énergie dingue. On travaille non-stop, on rebondit tout le temps, tout s’enchaîne. » Et puis un jour, la voilà élue à la présidence de l’association SITE, la référence des professionnels de l’événementiel floridien. Une reconnaissance sinon une consécration pour son Paradis Events minuscule – deux salariés auprès d’elle. « C’est un mix de culture et de vision. La société américaine reste ce creuset sans a priori où seul importe le travail. » La French girl restera en Floride où son fils de 9 ans, arrivé à 5, bilingue, s’est totalement adapté. Elle prospecte désormais des clients 100 % américains, au point que le magazine Forbes a repéré cette valeur montante du MICE made in US. Parcours de « ouf » pour la rescapée incurable.

Olivier Magnan

Ce qu’en disent les Rebondisseurs Français, association partenaire des Trophées Optimistes

Nathalie, par ce parcours, montre la formidable énergie que produit la combinaison « rebond – émerveillement ». Elle a transformé chaque événement de sa vie en opportunité et n’a jamais renoncé à ses projets. Parce que la vie est un cadeau qu’elle a su enchanter par la musique de ses multiples rebonds !

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