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La réforme du Code du Travail, qui apparaît comme l’un des grands marqueurs de la première année du quinquennat d’Emmanuel Macron, a été l’occasion de nombreux débats, suscitant les espoirs des uns et les craintes des autres. Mais concrètement, dans l’entreprise, comment est-elle vécue au quotidien ? Pour le groupe Wolters Kluwer, Harris Interactive a interrogé les responsables RH des entreprises de dix salariés et plus pour comprendre leur regard sur cette loi et les changements concrets qu’ils entrevoient aujourd’hui dans leur entreprise.
Que retenir de cette enquête ?
-Spontanément, la réforme du Code du Travail renvoie à des évocations contrastées de la part des responsables RH.
-Même s’ils expriment quelques réticences, les responsables RH estiment de manière très nette que les mesures prises dans la réforme du Code du Travail vont dans le bon sens (74 % et jusqu’à 88 % dans les entreprises de 250 salariés et plus).
-S’ils se montrent plutôt bienveillants à l’égard de ces réformes, la grande majorité des responsables RH estiment qu’ils n’y auront pas recours au cours des mois à venir : quelle que soit la mesure, moins de trois responsables RH sur dix déclarent l’envisager ou y avoir déjà eu recours.
-On peut ainsi tirer de premières conclusions quant à la perception des différentes mesures du gouvernement par les responsables des ressources humaines. Tout en validant l’orientation générale de ces réformes (elles vont dans le bon sens, 74 %, voire redonnent confiance en l’avenir, 59 %), les responsables RH n’envisagent pas une concrétisation immédiate ni des impacts directs sur leur politique d’entreprise.
Réformes à venir : quelle préparation pour les entreprises ?
-Annoncé pour le 1er janvier 2019, le prélèvement à la source de l’impôt sur le revenu – réforme développée au cours du quinquennat précédent et continuée par le gouvernement Macron – semble encore un vrai enjeu organisationnel pour les entreprises. Seules 10 % d’entre elles se déclarent bien préparées et 41 % en cours de préparation, portant à 51 % le nombre d’entre elles qui ont au moins commencé à entreprendre des démarches en ce sens. Les entreprises de 250 salariés et plus, nécessairement plus structurées en termes RH, se disent, elles, davantage prêtes ou en phase de l’être (73 %), portant l’urgence de la prise en charge de ce sujet principalement au compte des PME.
-De même que la mise en place du prélèvement à la source, la future réforme de la formation professionnelle doit encore faire du chemin auprès des responsables RH des entreprises françaises. Actuellement, 59 % déclarent en avoir déjà entendu parler, dont seuls 15 % pensent savoir exactement ce dont il s’agit. Si la proportion de responsables RH qui déclare en avoir entendu parler est plus grande dans les entreprises de 20 salariés ou plus (68 %), on note tout de même un manque d’information global sur ce sujet pourtant majeur dans la vie des salariés et des entreprises. Par ailleurs, on observe que les responsables RH qui ont déjà entendu parler de la réforme de la formation professionnelle en ont un avis mitigé : seulement un peu plus de la moitié estime qu’elle aura une influence positive sur la compétitivité des entreprises françaises. Quant aux impacts pour les entreprises interrogées, la réaction est à nouveau en demi-teinte, les RH étant à nouveau divisés : un sur deux envisage un changement profond de la politique de formation ou de son financement au sein de l’entreprise. Autant de réactions qui peuvent être mises en lien avec le manque de connaissance approfondie des implications de cette réforme.
Méthodologie de l’enquête :
Enquête réalisée par téléphone du 5 au 24 avril 2018. Echantillon représentatif de 301 responsables des questions RH (directeurs des ressources humaines, chefs d’entreprise, etc.) au sein d’entreprises de dix salariés et plus. Méthode des quotas et redressement appliqués aux variables suivantes : taille, secteur d’activité, et région d’implantation de l’entreprise.
Source : Harris Interactive