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Passer un concours d’une école de commerce ? Très éprouvant ! Pour aider les jeunes à franchir le pas, Olivier Sarfati crée début 2012 MyPrépa, cours en présentiel. Rapidement, tout évolue vers une plate-forme en ligne. Puis dépasse l’univers étudiant. Leçon de succès.
Ne crée-t-on pas souvent ce que l’on aurait rêvé de trouver pour soi-même ? Olivier Sarfati en est la preuve. Ce petit-fils de carreleur venu de Parme et d’une Italienne bonne à tout faire décroche son bac en banlieue parisienne, mention passable. Un 3/20 en maths ne lui ferme pas la porte de HEC deux ans plus tard alors que son père, professeur de maths, lui avait décosneillé la prépa – pas le niveau. « J’y ai cru, même si ce n’était pas mon monde. J’ai travaillé comme jamais. J’ai terminé dernier à l’ESCP, puis le déclic s’est produit. J’ai intégré HEC grâce aux maths. Or je ne connaissais cet établissement que par la chanson des Inconnus ». Auteuil-Neuilly-Passy : la musique. Avec ça, il était à l’aise. Il avait même envisagé une carrière dans le spectacle musical. C’est une tout autre voie qu’il a suivie. Allons-y des clichés : avec volonté et confiance, on abat des montagnes et l’on bouleverse son destin, air connu.
Artiste entrepreneur
L’école de commerce lui ouvre les portes du cabinet Arthur Andersen. C’est l’âge de quelques désillusions. « J’ai tenté à plusieurs reprises de faire part à mon boss de choses qui me paraissaient absurdes ou de ce qui aurait pu à mes yeux être amélioré. Mais ma franchise n’a pas toujours été bien perçue. » Décidément, le conseil, très peu pour lui. Le Sarfati du spectacle renaît : il démissionne en 2001, s’investit dans les Studios Alice Dona, découvre le théâtre avec Sabine Paturel puis signe un contrat de chanteur danseur avec Disney. Pensez donc, le voilà propoulsé devant des parterres de 4 000 personnes. « Le soir, quand je rentrais, je donnais des cours à mes élèves. » Drôle de double vie ! « Mes amis de HEC me regardaient bizarrement. Bien sûr, les bals que j’animais en lointaine périphérie de Paris étaient bien loin de la réalité qu’ils vivaient ! » Il produit un clip diffusé sur W9, court les maisons de disques et… comprend. Primo, que le secteur est en déclin. Secundo, qu’il faut un talent hors du commun pour vivre de son art. « J’me voyais déjà », c’est non. Il enseigne ? Parfait. Il va privilégier la pédagogie, il aime. Son objectif : préparer les étudiants aux enjeux du monde de demain. Ce qu’il vend : la réussite aux concours. Avec son « truc » : « Déterminer une direction pédagogique et orienter les efforts des élèves proportionnellement aux coefficients qui prévalent aux concours. Inutile, par exemple qu’ils se mobilisent des jours entiers à lire des ouvrages de culture générale, si ce n’est pas la matière la plus importante. Il faut bâtir une vraie stratégie afin d’opter pour la meilleure allocation pédagogique. » MyPrepa cartonne, avec une longueur d’avance : « En 2013, c’était assez avant-gardiste de basculer la pédagogie intégralement vers les cours en ligne. » Mais pain bénit pour les étudiants éloignés des centres de prépa. La machine de guerre compte aujourd’hui quinze professeurs dans le monde entier (du Vietnam aux États-Unis, en passant par la Chine, l’Australie et le Sénégal) qui correspondent régulièrement dans le cadre de réunions en ligne et se font évaluer par les étudiants.
MyPlate-forme
En 2018, le chiffre d’affaires de MyPrepa suit la courbe ascendante des centaines d’étudiants en France qui investissent dans la réussite. Une double stratégie, numérique et éditoriale, bâtit la notoriété de l’entreprise. Sarfati : « J’ai publié quelques ouvrages et des vidéos. L’une, Les secrets pour intégrer HEC, a été visionnée plus de 100 000 fois. » Autre mesure de réussite : il n’est paraît-il pas rare que des jeunes commencent une prépa dans un lycée puis la suspendent pour ne se consacrer qu’à MyPrepa. Et ça marche ! », sourit le boss, ravi de constater que la frontière entre « présentiel » et « distanciel » s’évanouit.
Avec Laurent Pecoraro, son associé, Olivier Sarfati a créé fin 2016 LiveClass, hébergeur de la plate-forme pédagogique de MyPrepa, mais désormais à disposition d’autres clients « académiques » (préparations aux concours médicaux, juridiques…) et… des stratégies de learning des entreprises. Tel Dermaceutics, formateur de dermatologues. Prochaine étape : levée de fonds. Et nouveaux déploiements.
ARIANE WARLIN
Un commentaire solidaire des auteurs/collegues, étudiants :i l est nécessaire de lire de nombreux ouvrages de culture générale
Gilbert Guislain correcteur aux concours