Temps de lecture estimé : 3 minutes

La sensibilisation à l’environnement pousse les acteurs de la blockchain à s’interroger sur son empreinte carbone. On entend souvent dire que le monde des cryptomonnaies pollue, et c’est en partie vrai. Un nouveau souffle vert se repent cependant sur lui grâce aux preuves d’enjeu (Proof of Stake), aux énergies renouvelables et aux projets tout simplement plus sobres. Reste à savoir si toutes ces initiatives tiendront leurs promesses à long terme.

Un des signaux à surveiller est la diversité croissante du listage des nouvelles cryptos sur Binance qui est une plateforme influente dans l’écosystème crypto. Même si toutes ne sont pas tournées vers l’écoresponsabilité, certaines monnaies numériques à faible impact énergétique suscitent l’intérêt d’une partie des investisseurs. Cette attention portée aux projets durables montre qu’une partie du marché s’oriente doucement vers des alternatives plus sobres en énergie.

Bien évaluer l’empreinte carbone du numérique

Le secteur numérique représente aujourd’hui environ 4,4 % des émissions de gaz à effet de serre en France, d’après une estimation ADEME-ARCEP datant de fin 2024. Pas seulement en raison des data centers, mais aussi parce que près de 50 % de ces émissions viennent de la fabrication et de l’entretien des terminaux tels que les serveurs.  

Pour remédier à cette réalité, un enjeu majeur sur lequel ont déjà agi certaines cryptos est la preuve d’enjeu. Ethereum à, par exemple, divisé sa consommation énergétique de plus de 99 % en migrant de la preuve de travail (PoW) vers la preuve d’enjeu (PoS) en septembre 2022. 

Des projets crypto déjà plus responsables

On commence à voir émerger d’autres initiatives intéressantes :

  • Des blockchains comme Cardano ou Solana utilisent PoS ou d’autres mécanismes plus sobres, consommant bien moins d’énergie que PoW.

  • Certaines entreprises spécialisées en minage de Bitcoin cherchent à valoriser les excédents des productions d’énergies renouvelables ou encore à fonctionner grâce à de l’énergie solaire et éolienne.

  • Des ponts entre la crypto et la création de valeur locale ou sociale émergent à travers des jetons éthiques, bien que leur impact reste encore timide.

Pourquoi ces changements sont-ils cruciaux ?

Le monde des cryptos évolue sous la pression des régulations, des réseaux bancaires et des investisseurs sensibles à l’ESG. Si la consommation énergétique reste massive, l’image de ces technologies en pâtit alors fortement et peut même donner lieu à des mesures coercitives. À l’inverse, une blockchain dite verte devient un argument attractif auprès des institutions et des entreprises. À l’avenir, elle pourrait même bénéficier de labels ou encore de financements.

Parce que Bitcoin reste très énergivore (avec une consommation annuelle équivalente à celle d’un pays moyen), la pression monte pour que cette technologie suive les pas d’Ethereum. Des changements comme l’ajout de mécanismes de compensation ou le passage aux énergies vertes sont exigés par de nombreux acteurs des cryptomonnaies. 

Il s’agit là, pour la crypto la plus connue dans le monde, d’un véritable enjeu d’acceptabilité. L’empreinte carbone du Bitcoin est régulièrement mise en avant par ses détracteurs comme l’argument principal pour freiner son adoption à grande échelle. Cette critique pèse lourd dans le débat public, car elle touche à l’éthique même de cette technologie. Comment défendre une monnaie censée redéfinir l’avenir si elle contribue à épuiser les ressources de la planète ? Tant que cette image persiste, BTC restera pour beaucoup synonyme de gaspillage énergétique et non d’innovation durable. 

D’ici à 2030, de quoi sera fait l’avenir ?

Les perspectives des cinq prochaines années peuvent s’articuler autour de trois axes. D’abord, l’adoption plus large du PoS . D’autres blockchains pourraient, en effet, franchir le pas vers une crypto-sphère moins carbonée. L’utilisation de l’énergie verte sera également plus importante avec des fermes de minage alimentées par l’énergie solaire, la biomasse ou encore l’hydrogène. Ces changements commencent à émerger un peu partout dans le monde. Enfin, les régulations vont vraiment déjà dans ce sens. L’Europe a notamment montré la voie avec le règlement MiCAR qui favorise les projets conformes aux normes environnementales. 

On fait face à un mélange de technologie et d’écosystème qui change la façon de produire, de sécuriser et d’utiliser la monnaie numérique. Les projets bots ou malveillants pourraient alors perdre pied. 

Un enjeu technologique ET humain

En 2025, la crypto devient donc un vrai terrain d’expérimentation écologique : transformation du consensus, labels verts sur les plateformes ou intégration des normes ESG. Attention, tout n’est pas résolu ! Bricoler un PoW avec de l’énergie verte peut aussi simplement déplacer le problème. Les data centers, les terminaux et la fabrication représentent désormais une part non négligeable des émissions liées au numérique.

Il faudra donc penser sobriété numérique au sens large. Prolonger la durée de vie des équipements, favoriser le reconditionnement, optimiser les usages cloud ou encore intégrer l’impact des équipements dans les choix de conception sont des actes primordiaux. L’enjeu est politique, industriel et citoyen, car la véritable transition écoresponsable passera par des choix structurants, pas seulement techniques.

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

J’accepte les conditions et la politique de confidentialité

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur la façon dont les données de vos commentaires sont traitées.