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Le G20 des jeunes entrepreneurs se révèle une expérience unique, à la fois par son aspect fortement international et par son objectif : il ne s’agit pas simplement de travailler son réseau, mais de s’impliquer, au plus haut stade, dans la vie économique de son pays. Influences.
Depuis 2009, avant le G20, se tient un événement d’un genre un peu particulier, le G20YEA, le G20 des jeunes entrepreneurs. Plus de 400 – jeunes, donc, et ressortissants des pays du G20 – se réunissent pour trois jours de débats et d’échanges. Se bousculent des interventions de personnalités issues du monde économique, politique et universitaire, en faveur de la croissance et de la création d’emplois. Objectif : l’élaboration de recommandations ciblées pour encourager l’emploi et la croissance, destinées aux pays membres du G20 (et à sa promotion durant l’année). La conviction de fond : les jeunes entrepreneurs ont des choses à dire, à apporter : ils sont « de puissants moteurs du renouveau économique, de la création d’emplois, de l’innovation et du changement social », comme le souligne la Charte du mouvement.
Car depuis 2010, il existe officiellement une alliance – le G20YEA – qui rassemble les multiples associations nationales, chacune chargée de la sélection et du pilotage de la délégation de son pays. En France, il s’agit de Citizen Entrepreneurs, fondé en 2007, investi de missions : « Rendre l’entrepreneur populaire en valorisant son rôle moteur dans la croissance, l’innovation et la création d’emplois, notamment pour les jeunes ; favoriser la croissance des entrepreneurs, des PME et des ETI/ETM à l’international en mobilisant l’ensemble des ressources stratégiques disponibles ; et rassembler en architecture ouverte l’ensemble des acteurs privés et publics qui constituent l’écosystème entrepreneurial. » Outre la coordination de la délégation française du G20YEA, Citizen Entrepreneurs organise également la Conférence annuelle des entrepreneurs (où la délégation française présente les résultats des discussions au gouvernement) et anime des tables rondes d’experts, les Citizen Meetings & Networking.
Une expérience internationale unique
Le G20 des jeunes entrepreneurs constitue une expérience unique à plus d’un titre. Le thème de l’édition 2019, qui vient de se tenir les 16 et 17 mai à Fukuoka, au Japon, s’intitulait Imagination Economy for a sustainable future, Une économie imaginative pour un avenir durable. Parmi les questions abordées : comment faire pour améliorer le libre-échange et faciliter l’entrepreneuriat à l’étranger ? Comment faciliter l’accès des start-up aux financements ? Comment inclure plus de RSE (préoccupations sociales, environnementales et économiques) dans les démarches commerciales et comment le valoriser ? Comment faire en sorte de mettre plus en avant l’entrepreneuriat dans l’éducation ? Les éditions précédentes abordaient, pêle-mêle, les tendances numériques, la nécessité d’une culture entrepreneuriale, les innovations disruptives… Les sujets sont de pointe, les participants également. Une telle opportunité reste rare que celle de rencontrer des entrepreneurs jeunes et dynamiques venus des quatre coins du globe, de discuter avec eux d’enjeux aussi importants, de travailler avec eux lors d’ateliers, et, partant, de nouer avec eux des relations durables…
Et tout le monde (ou presque, on parle de jeunes entrepreneurs) est invité à participer, à condition de respecter quelques critères (du moins pour les ETI/ETM) : l’entreprise doit cumuler plus de trois ans d’existence, réaliser un CA d’au moins 50 millions d’euros, se montrer déjà présente à l’international… Les dossiers, une fois déposés, sont sélectionnés par le jury. Compte tenu de l’objectif du G20, la motivation est un facteur particulièrement clé. Si la plupart ont envie de renforcer leur réseau international, les entrepreneurs présents ont également envie de faire bouger les choses. Car l’aventure ne s’arrête pas là. Après l’événement, chaque délégation prépare ses recommandations pour son gouvernement, un processus qui demande encore plus de discussions et de débats. L’année dernière, par exemple, les recommandations avaient porté sur l’éducation, la fiscalité et la mobilité, avec notamment la suggestion de la création d’un statut d’entrepreneur européen. Et les résultats sont là : la plupart des mesures prononcées au G20 2 017 ont été mises en place en France.
Jean-Marie Benoist