Nash Hughes, même par temps de covid, il garde son engagement entrepreneurial

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L’échec et le rebond, Nash connaît, et plutôt deux fois qu’une. Et comme il entreprend depuis toujours avec Élodie, sa femme, les échecs et rebonds, c’est en famille ! Aujourd’hui, en pleine covid, Nash Hughes continue à avancer, à construire et à partager. Le virus ne change en rien sa posture et sa façon de vivre l’entrepreneuriat. Un exemple ?

En 2010, Élodie et Nash Hughes lancent au Festival de Cannes la start-up PUREchannel, l’une des toutes premières WebTV françaises. L’idée était là, pas le marché. On dit alors que le concept était trop en avance. Surtout, sa mise en œuvre avait ignoré les retours des utilisateurs ! Grosse erreur ! Et voilà donc cet ovni médiatique, mélange croisé de culture, Web et nouveaux usages des annonceurs en route vers la sortie : parce qu’il n’a pas démontré la portée « business » de cette activité, et malgré une jolie levée de fonds en 2011, l’entreprise stagne. Le couple d’entrepreneurs finit par céder sa start-up avant l’heure à la barre du tribunal de commerce en 2014.

Le rêve de la Silicon Valley

Cet échec, le premier, n’arrête pas pour autant des deux fonceurs. D’autant que Nash, entrepreneur invétéré, détient toujours une société de production audiovisuelle. Ses contrats avec la télévision lui donnent le moyen de réinventer, deux ans plus tard, TimeFunding : une start-up qui veut réinventer la sweat equity (en gros, la valorisation des compétences par l’octroi de parts de capital). Grosse couverture médiatique en France, l’idée et la start-up font grand bruit au point qu’on en parle jusque dans la Silicon Valley.
C’est là que Géraldine Le Meur, Carlos Diaz et Pierre Gaubil les invitent à rejoindre l’accélérateur The Refiners pour s’attaquer au marché américain.
Ni une ni deux, Nash et Élodie acceptent et font leurs bagages. Enfants sous le bras, ils·elles quittent tout ce qu’ils ont ici, direction la Silicon Valley. Là, las, c’est le pragmatisme américain et les retours du marché qui sonnent le glas d’une aventure de près de deux ans. Après quelques mois, et surtout une vingtaine de tentatives de pivots et de switch, il faut casser le rêve californien et rentrer en France.

Les leçons de la vallée

Le retour n’est pas facile. De ce côté de l’Atlantique, contrairement aux États-Unis, on vous fait « payer » d’avoir échoué. Du coup, Nash et sa femme vivent une période étrange, entre flottement personnel, envie de rien, nostalgie du tumulte vécu peu de temps avant.
Heureusement, et comme toujours chez eux, ça dure peu de temps. Nash et Élodie vont à nouveau faire d’un échec une opportunité et lancer leur next projet. Le passage outre-Atlantique a finalement porté ses fruits : s’il y a bien une chose qu’ils ont rapportée de la Silicon Valley, ce sont des méthodes d’intelligence collective pour accélérer l’innovation ou les process, pour pivoter et se remettre en question, pour tester et se lancer vite au contact de ses clients… bref : pour travailler mieux et moins cher.

Alors, très vite, l’échec du TimeFunding laisse la place à nouveau projet d’entreprise : Light Me Up-Innovation Studio qui naît dès 2017. Vocation : accélérer l’innovation des grands groupes en utilisant des méthodes d’intelligence collective. La force de Nash : connaître et vivre le monde des start-up depuis 10 ans et faire preuve de la même énergie et de la même culture du « tout bousculer et tout voir autrement » qui plaît à des acteurs moins agiles. C’est d’ailleurs ce qui lui vaut de gagner les appels d’offres – parce qu’il propose des réponses complètement différentes, que le groupe n’avait pas du tout imaginées et qui pourtant répondent en tout point au besoin exprimé.

L’engagement

Ça ne suffit pas à Nash. Le rebond, il a surtout envie d’en donner les ressources aux autres, parce qu’il sait que ce « don » lui aurait permis d’aller plus vite encore. Alors il s’engage.
Il donne 20 % de son temps à des jeunes entrepreneurs via Les Déterminés, le Start-up Leadership Program, la Ruche et le WeWork Labs. Il s’implique au sein de l’association des Rebondisseurs Français dont il est membre du conseil d’administration. Il va aussi régulièrement partager ses expériences avec les étudiants du pôle universitaire Léonard de Vinci ou à l’Hetic.

Début 2020, coup de frein forcé à cause du coronavirus.
Comme tout le monde, il fait le dos rond, il adapte ses méthodes et son organisation de travail, il met en place de nouveaux outils pour passer ses prestations en mode remote. Le temps libéré par la suspension de projets, il l’utilise pour faire évoluer son SEO [Search Engine Optimization, référencement naturel ou organique en français], travailler une stratégie de growth hacking [des idées disruptives qui rendent fous les marketeurs classiques, avec ses techniques, son état d’esprit, sa méthodologie qui vise à obtenir la croissance rapide, par tous les moyens, d’un service ou d’un produit]. Avec l’aide de Guillaume Dumortier, un expert de la Silicon Valley, fondateur de The Growth Concierge.
Il lance aussi des initiatives solidaires comme la plate-forme entrepreneurs-covid19.com (https ://entrepreneurs-covid19.com/) – sans oublier de prendre soin de lui et de ses proches.

La crise économique finalement ne l’arrête pas. Elle ne change rien ni à sa posture ni à sa façon d’envisager l’entrepreneuriat. Pour Nash, elle impose surtout d’aller encore plus vite dans le déploiement de sa stratégie, de se préoccuper sérieusement et régulièrement de sa trésorerie, sans oublier d’adopter de nouvelles habitudes professionnelles pour que les collaborateur·trices, client·es et partenaires soient en sécurité et en bonne santé au travail.
Avec le recul, Nash en est certain : chaque échec est le marqueur d’un succès suivant et la promesse d’une nouvelle aventure.
L’important est d’essayer et d’apprendre, d’échouer vite et d’apprendre vite, pour rebondir vite, de faire les choses plutôt que de chercher à atteindre la perfection. C’est ce qui le motive quand il se lève et qu’il répète chaque jour à ses clients et à ses « protégés ».

Claire Flin

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