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En France, et plus largement en Europe, il n’existe pas d’obligation légale ou réglementaire imposant le marquage d’origines des produits commercialisés sur le sol européen, à l’exception de quelques produits tels, par exemple, les produits agricoles et alimentaires comme les fruits et légumes.
Actuellement, l’apposition de la mention «made in» ou «fabriqué en» n’est donc pas obligatoire pour les produits mis en circulation sur le territoire de l’Union européenne.
Les entreprises demeurent néanmoins libres de mentionner l’origine de leurs produits dans un intérêt commercial (pour renvoyer à un savoir-faire régional par exemple) ou économique.
En France l’obligation est négative. En effet, la loi interdit seulement d’apposer de «fausses» indications d’origine ou d’induire le consommateur en erreur quant à la provenance du produit.
Par contre et depuis longtemps tous les produits qui entrent aux États-Unis doivent porter une étiquette indiquant le pays d’origine. Ce marquage est aussi obligatoire au Canada, en Chine et au Japon. Cette mesure de marquage d’origine obligatoire, pourtant simple d’application, permet à l’acheteur d’arbitrer, non seulement en fonction de la qualité et du prix du produit, mais aussi de son origine.
À l’heure où les circuits courts et la souveraineté industrielle sont en tête de nos préoccupations, cette mesure de bon sens semblerait une évidence.
Mais voilà, depuis des lustres, l’Union européenne s’enferme dans d’infinis débats. Le marquage d’origine n’est-il pas contraire au dogme de la libre concurrence ? Faut-il inventer et réglementer un «made in Europe» ?
Les lobbys sont aussi à l’œuvre à Bruxelles tant certains marquages d’origines seraient contraire aux stratégies marketing des grands groupes.
Imaginez acheter – très cher – tel produit textile d’une grande marque française et découvrir, grâce au marquage obligatoire, que le produit est « made in Bangladesh » ! La transparence concernant l’origine est une arme redoutable pour responsabiliser l’acheteur et lutter contre toutes les dérives de marges.
Jusqu’à une période récente des grandes marques automobiles, par exemple, comme Renault qui n’avait aucune envie que le consommateur ne découvre que la petite Clio était «made in Turquie» ; Circulez il n’y a rien à savoir ! Certes les choses changent lentement et Renault communique désormais sur une partie de son assemblage en France. Petit progrès mais progrès tout de même. Pour autant il serait urgent que l’Union européenne se réveille et rende enfin obligatoire le marquage d’origine de tous les produits vendus en Europe. Voilà une mesure simple qui favoriserait à coup sûr la production industrielle locale en responsabilisant les acheteurs.