Tandem lève le frein sur les vélos de fonction

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Nicolas Delcourt (gauche) et Arthur de Jerphanion (droite) ont cofondé Tandem en 2020 (crédit : Tandem)

Qui ? Tandem

Quoi ? Un service clé en main proposé aux entreprises pour fournir des vélos de fonction à tous leurs salariés.

Une nouvelle solution pour éviter les bouchons urbains ? Pas vraiment. La location de vélos de fonction est déjà adoptée dans de nombreux pays européens. En Allemagne, en Belgique et aux Pays-Bas, c’est même monnaie courante. En France en revanche, le marché reste à défricher. C’est pourquoi Arthur de Jerphanion et Nicolas Delcourt se sont lancés dans cette aventure entrepreneuriale. Et depuis 2020, les deux co-fondateurs mouillent le maillot en tandem. Entretien.

Concrètement Tandem, qu’est-ce que c’est ?

Arthur de Jerphanion : On propose une solution de location de vélos pour les entreprises qui souhaitent faciliter la mobilité de leurs collaborateurs. On accompagne vraiment nos clients de A à Z dans la gestion de la flotte, de la livraison au pied du bureau jusque dans l’entretien, on s’occupe de tout.

Pour le business model, le loyer des vélos est partagé entre l’entreprise et le salarié. Souvent le modèle le plus classique, c’est celui où l’entreprise prend 70 % du loyer à sa charge et le salarié 30 %. Pourquoi cette répartition ? Parce qu’en fait, à partir de 70 %, l’entreprise va pouvoir déduire 25 % du loyer de son impôt sur les sociétés. Ce qui devient fiscalement intéressant pour elle.

C’est donc avantageux pour toutes les entreprises…

A.J. : Oui ! Au début de notre aventure, on pensait que l’on allait toucher une typologie précise d’entreprises. D’ailleurs, nous les ciblions. Avant de dresser le constat qu’il n’y a en réalité pas de profil type ! Aujourd’hui, on a aussi bien des clients dans l’industrie qui ont des profils ouvriers que des cadres à La Défense. On a aussi bien des clients en ville que dans des zones péri-urbaines.

Le point commun de toutes ces entreprises-là, répondre à au moins un des deux sujets chers à Tandem. La dimension RSE (responsabilité sociale des entreprises, ndlr) et le bien-être des salariés. Aujourd’hui, on équipe des salariés qui travaillent pour Doctolib, le Crédit Agricole, Michelin, Amadeus… Soit un peu partout en France.

Tandem
La start-up compte aujourd’hui une quinzaine de collaborateurs (crédit : Tandem)

Tandem a démarré en 2020. La covid-19 a-t-elle été un frein ou un boost sur votre rampe de lancement ?

A.J. : C’est très paradoxal. D’un côté, je pense que la pandémie a quelque peu contribué à l’évolution des mentalités sur cette question du vélo, notamment le « vélotaf ». Jusqu’alors, aller pédaler, c’était surtout par loisir ou pour la performance.

En revanche, beaucoup d’entreprises nous ont dit : « Écoutez, votre projet est génial, on va le mettre en œuvre, mais pas tout de suite, parce qu’aujourd’hui, on a 100 % de nos équipes en télétravail. » Donc il y a pas mal de projets qui ont été décalés dans le temps. Tout a vraiment commencé en 2021, quand la situation est redevenue à peu près normale.

Aujourd’hui, quatre ans après votre lancement, il reste beaucoup d’opportunités à saisir sur le marché français ?

A.J. : Sur le vélo de fonction, la France accuse un sacré retard par rapport à l’Allemagne, la Belgique ou les Pays-Bas. Tous les acteurs du marché français réunis, nous sommes à 15 000 ou 20 000 vélos au total. En Allemagne, c’est de l’ordre de plus d’un million. Donc oui, c’est plus en France qu’il faut des vélos, il faut vraiment développer cette offre-là.

Nous, chez Tandem, on a 1 500 vélos de fonction en circulation sur tout le territoire. On a fait le triple par rapport à l’année précédente. Et l’objectif, c’est de faire le double cette année.

D’ailleurs, on a aussi ouvert notre capital, sur une plate-forme qui s’appelle Sowefund. L’idée ? construire une communauté d’ambassadeurs qui soit partie prenante de Tandem. Ces mêmes ambassadeurs pourraient devenir des associés. Les tickets d’investissement vont de 1 000 à plus de 100 000 euros pour les gens dont c’est un peu plus le métier. Cette ouverture au capital prendra fin le 15 juin.

Avec vos concurrents, vous avez décidé de créer la Fédération des acteurs du vélo en entreprises, pouvez-vous nous en dire plus ?

A.J. : Ensemble, on souhaite aider les pouvoirs publics à rendre ce type de dispositif de location le plus intéressant possible pour les entreprises. Chez nos voisins, les mesures mises en place sont très incitatives. Notre objectif tend à importer en France ce qu’il se fait de mieux ailleurs et ainsi pousser l’ensemble du marché du vélo de fonction vers le haut.

Propos recueillis par Tanguy Patoux

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