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Qui ? Besson Chaussures
Quoi ? Une enseigne bien connue qui se réinvente, capable de surmonter toutes les crises…
Quarante ans d’existence, 204 magasins à travers tout le territoire, plus 13 en Belgique et 9 en Espagne. Tout cela avec 12 000 salariés. Ces chiffres, ce sont ceux de Besson Chaussures. Une facture assez classique, résolument provinciale et fière de l’être, mais qui s’inscrit aussi dans le schéma de la modernité. Ainsi, Besson Chaussures propose désormais toute une gamme de seconde main, avec des chaussures entre 15 et 20 euros à la vente… Et des bons d’achat pour qui vient déposer ses vieilles tatanes en boutique. Elles y seront mieux que dans l’armoire ! Tout est fait pour lever le « frein psychologique » à l’achat de chaussures déjà portées par d’autres. L’entreprise s’engage aussi dans un schéma associatif, avec Emmaüs.
Un engagement RSE
C’est bien pour le pouvoir d’achat, c’est bien pour la planète. Et cela signe une entreprise résolue à s’inscrire au cœur de son époque. Un engagement RSE qui vaut également pour le soutien à l’industrie européenne. Notons que la plupart des modèles sont conçus sur notre continent (Portugal, Espagne, Italie, Europe de l’Est et France). Longtemps spécialisée dans le cuir, Besson s’ouvre aujourd’hui à tous les goûts, tous les styles.
Besson Chaussures, est l’archétype de la réussite familiale à la française. La saga est portée sur les fonts baptismaux en 1982, par Jean Besson et son frère Guy, au Breuil-sur-Couze, dans le Puy-de-Dôme. Pas très loin de la belle cité d’Issoire… Le projet ? Vendre des chaussures à prix cassé. L’entreprise prospère d’abord dans sa région natale, puis très vite, tout monte crescendo. En 1998, les deux frères revendent la belle affaire au groupe Vivarte qui la fera passer à une autre échelle, nationale celle-là.
Traditions et modernités
Comme tant d’acteurs de la chaussure, Besson tangue dans les années 2010. Le modèle de vente en zone industrielle, avec un prix moyen d’une cinquantaine d’euros, serait-il remis en cause ? Non ! L’entreprise saura repartir de plus belle, sans le groupe qui la portait jusqu’alors. En 2018, le géant Vivarte laisse Besson Chaussures poursuivre seule, en indépendante, son développement. C’est un franc succès, puisque l’entreprise ouvre désormais une dizaine de magasins par an… là où la plupart de ses concurrents tentent plutôt de réduire la voilure. Mieux, cette entreprise enracinée a su aller « à l’international » – comme dirait Emmanuel Macron – en investissant l’Espagne et la Belgique. Besson rachetait d’ailleurs l’an dernier l’enseigne belge Delcambe Chaussures, preuve de sa force de frappe.
François Gireau est à la tête de cette enseigne décidément étonnante. Cet homme au style intègre et amène allie tradition et modernité dans sa stratégie de développement. Tradition, car Besson conserve résolument ses racines auvergnates. Son siège social est toujours installé à Clermont-Ferrand, et pour rien au monde son dirigeant n’envisagerait de se délocaliser à Paris.
Une enseigne indépendante et sans difficultés de recrutement
Le QG de l’entreprise fait figure de véritable modèle, puisqu’il allie en un même lieu trois utilités concrètes. Le siège social, l’entrepôt technique et un magasin en bonne et due forme. Cela permet à chaque salarié d’avoir accès à l’entièreté de la chaîne de valeur. De quoi donner du sens.
François Gireau veut également s’ériger en nouvel incontournable des centres-villes. Jadis typique de ces enseignes qui font feu de tout bois dans les zones industrielles, Besson Chaussures gagne désormais le cœur des métropoles, comme par exemple au centre commercial de La Part-Dieu à Lyon, ou encore avenue de France à Paris. « Besson n’a pas de problème particulier de recrutement », ajoute d’ailleurs François Gireau. Décidément, cette entreprise fait figure d’oiseau rare… Fierté !