hôpitaux
Crédit : shutterstock

Temps de lecture estimé : 2 minutes

Les hôpitaux français se retrouvent face à une situation sans précédent alors que les effets de la pandémie de covid-19 continuent de se faire ressentir.

Malgré une reprise d’activité en 2023, le système de santé lutte pour compenser les conséquences dévastatrices de la crise sanitaire. Arnaud Robinet, président de la Fédération hospitalière de France (FHF), a révélé lors d’une interview sur Franceinfo que « 3,2 millions de séjours à l’hôpital ont été reportés ou annulés entre 2019 et 2023 », soulignant ainsi l’ampleur du défi auquel est confronté le secteur hospitalier.

Le premier baromètre de la FHF, publié récemment, met ainsi en lumière le rétablissement global de l’activité des établissements de santé en 2023, comparable à celle de 2019. Cependant, derrière cette reprise, se cachent des disparités inquiétantes selon Arnaud Robinet, qui a pointé du doigt, lors d’une conférence de presse, la précarité des soins les plus lourds, notamment celle des chirurgies lourdes, des greffes et des activités médicales complexes.

Plusieurs domaines essentiels concernés

La FHF observe alors une baisse significative dans plusieurs domaines médicaux essentiels, notamment la prise en charge digestive, la cardiologie, le système nerveux et la rhumatologie, avec un « sous-recours » par rapport à l’activité de 2019, en particulier chez les patients de plus de 45 ans. Cette diminution de l’activité médicale soulève donc des préoccupations quant aux retards dans le diagnostic de certains cancers mais aussi au sujet de la gestion des complications liées à des pathologies telles que le diabète.

La réduction des endoscopies digestives de diagnostic et des prises en charge en diabétologie depuis 2020 a elle aussi exacerbé la situation, ce qui a entraîné une réduction considérable du nombre de chirurgies digestives, accompagnée d’une augmentation des complications liées encore une fois au diabète. De plus, comme évoqué précédemment, certaines activités chirurgicales telles que les greffes continuent de souffrir d’un retard dans la reprise.

Comment en est-on arrivé là ?

La FHF avance deux hypothèses principales pour expliquer cette situation alarmante. Premièrement, les tensions persistantes sur les capacités hospitalières et dans un second temps, une probable augmentation du renoncement aux soins face à cette situation qui se dégrade. Ainsi, une enquête de mars 2024, au cœur de 45 % des hôpitaux publics, révèle que 7 % des lits d’hospitalisation en médecine, chirurgie et obstétrique ont été temporairement fermés en 2023, principalement en raison d’une pénurie de personnel soignant.

Face à cette urgence, Arnaud Robinet appelle donc le gouvernement à soutenir les hôpitaux publics en concentrant les ressources sur les filières prioritaires. De plus, un sondage Ipsos réalisé auprès de 1 500 personnes, souligne les défis auxquels font face les Français en matière d’accès aux soins, avec 63 % d’entre eux ayant du renoncer à au moins un acte médical au cours des cinq dernières années, principalement en raison de délais d’attente trop longs ou de difficultés financières.

Enfin, ce sondage met en évidence des inégalités territoriales importantes, avec des temps de trajet souvent de plus en plus longs pour accéder à des spécialistes en zone rurale contrairement aux zones urbaines. Ces données, sans appel, soulignent alors la nécessité d’une action urgente pour garantir un accès équitable aux soins de santé sur l’ensemble du territoire français.

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

J’accepte les conditions et la politique de confidentialité

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.