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Comment continuer à assurer et à indemniser les victimes de ces catastrophes et éviter qu’il n’y ait plus d’assureurs dans les régions sinistrées ?
Selon l’organisation professionnelle France Assureurs, les catastrophes naturelles ont coûté 6,5 milliards d’euros aux compagnies d’assurance. C’est moins que l’année 2022 où les coûts avaient atteint le montant record de 10 milliards d’euros, mais la tendance à la hausse ne cesse de s’amplifier en raison de la crise climatique.
Swiss Re Institute, le centre de recherche du réassureur suisse, a chiffré les dégâts liés aux catastrophes naturelles dans le monde à 280 milliards de dollars, dont 108 milliards étaient couverts.
Les dommages liés aux sécheresses, inondations, à la grêle et autres phénomènes devraient augmenter de 50 % d’ici à 25 ans. Comment continuer à assurer et à indemniser les victimes de ces catastrophes et éviter qu’il n’y ait plus d’assureurs dans les régions sinistrées ? Thierry Langreney, président de l’association environnementale Ateliers du futur, vient de remettre un rapport au gouvernement qui s’appuie sur les contributions de 150 personnes représentant une soixantaine d’organisations de la société civile, du secteur assurantiel, de la recherche et des sciences du climat.
Le rapporteur recommande une hausse régulière de la surprime alimentant le régime des catastrophes naturelles d’environ 1% chaque année. Procéder aussi à une mutualisation des risques entre les zones à haut risque et celles à faible risque. Inciter les propriétaires à effectuer certains travaux anti-inondations ou anti-sécheresse, avec des aides financières. En effet, il va falloir trouver chaque année 1,3 milliard d’euros supplémentaires pour que le régime de catastrophe naturelle survive.
Nous vivons dans un monde imprévisible et l’assureur est au cœur des activités humaines et la vitalité des territoires. Pas moins de 24 milliards d’euros de primes annuelles d’assurances sécurisent environ 24 000 milliards de patrimoine des particuliers, agricoles, professionnels et des entreprises, ainsi qu’une large partie du PIB national de 2 600 milliards. L’enjeu du maintien d’une assurance accessible à tous et le renforcement de la prévention des risques naturels exhortent à préparer les adaptations nécessaires du modèle assurantiel français. Reconstruire ce modèle pour permettre de couvrir chaque citoyen contre des aléas climatiques.
Le gouvernement en a pris conscience et compte dans les prochaines semaines traduire dans les faits les recommandations essentielles de ce rapport et renforcer la transparence des pratiques assurantielles dans les zones les plus exposées en créant un observatoire de l’assurance des risques climatiques.