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Notre santé est fragilisée par des pathologies liées à notre alimentation telles que l’obésité, le diabète et les maladies cardiovasculaires
Un récent rapport de l’Institut Montaigne « Fracture alimentaire : maux communs, remède collectif » révèle que la France, pays de la gastronomie est confrontée à deux fractures : une précarité alimentaire croissante et une alimentation déséquilibrée. Ces dernières années, l’inflation a aggravé la situation financière des ménages et l’alimentation est devenue la variable d’ajustement dans leur budget. Choisir de réduire leur consommation ou opter pour des produits de moindre qualité nutritionnelle.
Les chiffres sont atterrants : 37 % de Français n’arrivent pas à manger correctement tous les jours, alors que ce chiffre n’était que de 11 % en 2015. Le nombre de bénéficiaires de l’aide alimentaire a augmenté en 2023, atteignant quatre millions de personnes dont la moitié a moins de 25 ans ! C’est une injustice et un scandale permanent dans un pays dit riche et prospère !
Une crise de santé au coût de 125 milliards d’euros par an !
L’étude confirme ce qu’ont démontré de nombreuses autres que notre santé est fragilisée par des pathologies liées à notre alimentation telles que l’obésité, le diabète et les maladies cardiovasculaires. Nos choix alimentaires sont déséquilibrés et notre consommation de fruits et légumes reste défectueuse. Les ménages les plus modestes en consomment deux fois moins que le reste de la population. Par facilité, nous nous tournons de plus en plus vers des aliments transformés, adoptant des régimes riches en sucre, sel et graisses saturées. 87 % des enfants et 47 % des adultes consomment du sucre au-delà du raisonnable. Aujourd’hui, un enfant de 8 ans a déjà ingéré plus de sucre que ses grands-parents au cours de toute leur vie ! Près de la moitié des adultes sont en surpoids, tandis qu’un sur cinq souffre d’obésité, un taux qui a doublé en 30 ans.
Réduire la précarité alimentaire
Ces déséquilibres alimentaires, et les pathologies qui y sont agrégées, sont à l’origine d’une crise de santé publique dont le coût est estimé à 125 milliards d’euros par an. La gravité de la situation appelle à une mobilisation collective qui ne peut plus se reposer uniquement sur le consommateur responsable. Il est donc temps de dépasser la vision reposant sur l’idée que celui-ci est en mesure de faire des choix judicieux pour sa santé. L’implication des pouvoirs publics, industriels, distributeurs, restaurateurs et consommateurs est indispensable. L’augmentation de l’insécurité alimentaire et des pathologies associées à l’alimentation doivent inciter désormais les politiques publiques à répartir équitablement la charge entre les différents acteurs de la chaîne agro-alimentaire. Chacun d’entre eux doit prendre conscience de l’enjeu et jouer son rôle.
Éclairé par les avis d’une centaine de personnes auditionnées, le rapport formule six recommandations chiffrées et testées. Il émet des solutions concrètes et adaptées visant à réduire cette précarité alimentaire. Proposer un chèque de 30 euros par mois pour les 4 millions de Français les plus modestes, offrant ainsi la possibilité d’acheter quatre portions de fruits et légumes par jour. Le coût de ce dispositif est estimé à 1,4 milliard d’euros. Exonérer de TVA les achats de denrées alimentaires pour les associations habilitées d’aide alimentaire. Pour les enseignes de restauration rapide comptant plus de 250 employés, rendre obligatoire l’affichage des calories sur les menus et lancer une campagne de sensibilisation sur l’équilibre alimentaire. L’école a aussi un rôle à jouer : promouvoir la consommation de fruits sur la base de goûters fruités et revenir à une éducation alimentaire dans les écoles et la renforcer dans les universités et les entreprises. Toutes les propositions contenues dans cet excellent rapport sont utiles et innovantes pour nous guider vers une alimentation plus saine et accessible à tous.
