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Il y a un besoin urgent de prendre des mesures environnementales ciblées pour protéger tous les enfants et atténuer les risques auxquels ils font face
Quelle décevante COP29 ! L’accord scellé après un marchandage et une mesquine théâtralisation laisse un goût amer aux pays les plus pauvres de la planète. Les États présents à la conférence sur le climat à Bakou se sont engagés à verser 300 milliards de dollars par an pour aider les pays en développement à s’adapter au changement climatique à l’horizon 2035. Une somme bien dérisoire à ce que ces derniers réclamaient. Il en faudrait plus, entre 440 et 900 milliards de dollars par an d’aide publique, à quoi s’ajouteraient des financements privés et des taxes.
Le document final de cette chaotique COP n’est qu’une illusion d’optique, loin de l’esprit de l’accord historique et universel de Paris, entré en vigueur le 4 novembre 2016 et qui engage l’ensemble des nations dans une réduction des émissions de gaz à effet de serre, dans l’objectif de maintenir le réchauffement mondial à 1,5°C. Tristement la COP29 n’a pas répondu à l’ampleur du défi auquel est confrontée l’humanité. Il vaut mieux ne pas avoir d’accord à Bakou qu’un mauvais accord !
8 fois plus d’enfants exposés à des chaleurs extrêmes
Rappelons que les premières victimes du changement climatique sont les enfants. Selon les projections d’un nouveau rapport de l’Unicef, un avenir difficile les attend en 2050 dans un monde bouleversé par les crises climatiques extrêmes, les mouvements démographiques et les disparités technologiques. 466 millions d’enfants, soit un enfant sur cinq, vivent dans des endroits enregistrant au moins deux fois plus de journées extrêmement chaudes par an qu’il y a 60 ans et bon nombre d’entre eux sont privés des infrastructures et des services permettant d’y faire face.
Les aléas climatiques devraient s’intensifier au cours de la période 2050-2059. Ainsi, huit fois plus d’enfants devraient être exposés à des vagues de chaleur extrêmes par rapport aux années 2000, trois fois plus à des inondations fluviales, et près de deux fois plus à des feux incontrôlés. Ce stress thermique fait peser des menaces sans égales sur la santé et le bien-être des enfants, en particulier lorsqu’aucune solution pour se rafraîchir n’est disponible. S’ajoutent à ces désastres la malnutrition et les inondations qui forcent la fermeture des écoles. L’Unicef estime que les catastrophes liées au climat font manquer l’école à environ 40 millions d’enfants chaque année, et ce chiffre est en augmentation.
« Les projections présentées dans ce rapport montrent que le monde que nous léguerons aux enfants sera façonné par les décisions que les dirigeants mondiaux prennent, ou ne prennent pas, aujourd’hui. L’imagination ne suffira pas à leur offrir un avenir meilleur. Il faut agir. Des décennies de progrès, en particulier pour les filles, sont menacées », indique Catherine Russell, directrice générale de l’Unicef.
Il y a un besoin urgent de prendre des mesures environnementales ciblées pour protéger tous les enfants et atténuer les risques auxquels ils font face. Mettre en œuvre des interventions climatiques audacieuses, qui garantissent le respect du droit de chaque enfant à un environnement propre, sain et durable. Doter chaque enfant, tout au long de sa vie, des possibilités de développement, de l’éducation et des compétences qui lui permettront de défendre la cause environnementale.
« J’ai senti l’océan se réchauffer… »
Lors de la COP29, les enfants et les jeunes ont fait entendre haut et fort leur voix en appelant à la protection contre les effets du changement climatique, à des mesures pour empêcher la destruction de la planète et pour préserver la nature.
Et comment peut-on rester insensible au témoignage de Catarina, une militante écologiste brésilienne de 16 ans qui a partagé ses expériences. « Quand j’avais neuf ans, j’ai senti l’océan se réchauffer. En tant que surfeuse, je suis constamment dans l’océan. J’ai réalisé que quelque chose n’allait pas quand l’eau était beaucoup plus chaude que la normale dans les zones que je fréquentais. Puis, j’ai remarqué des récifs coralliens couverts de taches blanches. Le blanchissement des coraux, c’était quelque chose que je n’avais jamais vu auparavant », a-t-elle relaté. Elle a exhorté les décideurs à donner aux enfants une place à la table des négociations sur le climat et à organiser une conférence onusienne sur le climat distincte, spécialement réservée aux enfants. Voilà une excellente idée ! Pourquoi pas une COP junior avec enfin de l’espoir et des vraies solutions !