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Rappelons que les océans, qui recouvrent 70 % de la surface du globe, sont un régulateur essentiel du climat terrestre.
La teneur en chaleur des océans augmente dans toutes les régions de la planète. Le rythme de ce réchauffement a presque doublé depuis 2005 et plus d’un cinquième de la surface océanique a connu une forte vague de chaleur en 2023.
Le dernier rapport de l’observatoire européen Copernicus (OSR 8) révèle que la banquise de l’Antarctique a atteint son niveau le plus bas, l’Arctique a subi une perte sans précédent de près de 2,2 millions de km² depuis 1979 et des vagues de chaleur marines en Méditerranée ont atteint des profondeurs allant jusqu’à 1 500 mètres sous la surface.
Les observations de cette étude consolident les rapports du Giec qui estimaient probable que le rythme de réchauffement des océans ait plus que doublé depuis 1993. Rappelons que les océans, qui recouvrent 70 % de la surface du globe, sont un régulateur essentiel du climat terrestre. Ils sont des importants puits de chaleur, qui absorbent environ 90 % de l’excès de chaleur système climatique terrestre. La quantité de chaleur emprisonnée dans le système terrestre est supérieure à celle libérée dans l’espace, ce qui entraîne un réchauffement généralisé.
Déclin de certaines espèces marines
Tous ces changements entraînent également des phénomènes météorologiques plus extrêmes tels que les ouragans ou les typhons, avec des vents violents créant des vagues de plus de 7 mètres de haut ! Ils accentuent ainsi l’instabilité croissante des océans. Ce déséquilibre menace les populations côtières, la biodiversité et les écosystèmes. Il constitue aussi un danger pour les espèces marines, dont beaucoup sont contraintes de migrer vers de nouvelles zones à la recherche d’un habitat et de la nourriture. Certaines d’entre elles pourraient connaître un déclin de leur population. Ce réchauffement pourrait également avoir des implications sur la productivité des poissons impactant la pêche.
Bonne nouvelle : le rapport présente une série des nouvelles innovations contribuant à améliorer la relation de l’humanité avec l’océan. Les scientifiques s’activent pour développer des technologies qui permettent de mieux surveiller l’évolution des océans et d’en exploiter les ressources de manière durable. L’exemple de l’énergie thermique extraite de l’océan en hiver en utilisant des pompes à chaleur à eau pour fournir un chauffage durable, basé sur les systèmes d’énergie renouvelable où le système de prévision méditerranéen de pointe pour détecter une vague de chaleur record 10 jours avant son arrivée.
Mieux surveiller et gérer les océans
Les scientifiques alertent aussi sur l’acidité des océans, qui absorbent un quart du CO2 émis par les activités humaines. Elle a augmenté de 30 % depuis 1985. Or au-dessus d’un certain seuil, l’acidité de l’eau de mer devient corrosive pour les squelettes et coquilles des coraux, moules, huîtres… Liée à l’absorption du dioxyde de carbone par les océans, l’acidification entraîne la diminution du pH de l’eau, devenant alors préjudiciable pour de nombreux organismes. Et c’est toute la chaîne alimentaire marine qui est menacée ! Un récent rapport du Potsdam Institute for climate impact research (PIK) revient sur l’état des neuf limites planétaires régulant la stabilité terrestre, sa capacité de résilience et son habitabilité, une septième limite vient d’être franchie ! L’acidification des océans vient s’ajouter aux nombreuses menaces qui pèsent sur l’avenir et la stabilité de la Terre.
Toutes ces recherches, ces données et ces analyses sont salutaires et précieuses. A la communauté scientifique, aux décideurs politiques et aux acteurs économiques d’en saisir l’urgence et l’action pour améliorer la manière dont nous surveillons et gérons l’océan. « J’espère que nous pourrons étudier l’océan avant de le détruire », implore le cinéaste James Cameron.