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« Business as it should be » ?
Les Big Boss, ou comment ré-inventer la relation d’affaires win-win. Un savant mélange de technologies, de loisir, et de rencontres.
Certains réseaux et cercles d’influence ne font pas du business leur priorité. Parfois même, les arrangements, contrats et accords commerciaux s’ourdissent à l’ombre des regards dans le fumoir de certains clubs, caché entre deux nuages de cigare. D’autres réseaux s’embarrassent peu des codes et de l’étiquette et promeuvent un autre modèle. Plus humain. Ces réseaux, qui ont effectivement décidé de mêler l’utile à l’agréable, sont même en plein envol. Retour sur un OVNI, le format des Big Boss inventé par Hervé Bloch dont le 9e opus, la Winter Edition, s’est tenu début décembre 2017.
Concept atypique pour remettre l’humain au cœur du business
L’écrin ? Le Club Med de Val Thorens, ses premières coulées de neige fraîche et son domaine skiable élu pour la troisième fois en quatre ans, premier domaine skiable au monde. Les dates ? Le premier week-end de décembre dernier comme chaque année depuis 5 ans. Le concept ? Imaginez 363 patrons du digital, DG, CDO et Directeurs marketing et une centaine de dirigeants de start-up en boots de neige et lunettes de soleil vissées sur le nez se regrouper dans une salle immense qui sera l’antre de 4700 rendez-vous en quatre heures sur le modèle du speed-dating amoureux entre annonceurs et prestataires, entre donneurs d’ordre et start-up. Un effet coupe fil immédiat qui redessine les rapports commerciaux entre les grands noms du e-commerce et les prestataires. Et des speed-dates organisés par un algorithme qui source en amont les besoins des e-commerçants en matière de marketing digital. Hervé Bloch, fondateur du format et dirigeant de Digilinx met en perspective : « Il y a quatre ans, la toute première édition réunissait 176 participants à la Plagne. Désormais, j’accueille à chaque opus 600 personnes triées sur le volet ? Au total plus de 1000 big boss ont déjà participé à au moins une édition. Ces chiffres résument bien le besoin qu’ont les annonceurs et les prestataires de se voir ailleurs que sur les traditionnels salons. Ils veulent se regarder dans les yeux, prendre le temps d’échanger, vérifier qu’ils partagent les mêmes valeurs et pas seulement faire du business. Replacer l’humain au centre, voilà la force du format ». Un format tellement dans l’air du temps qu’au regard des 1000 propositions de patrons du digital, seul un tiers obtiendra le fameux sésame.
Tendances business et nouveaux rapports entre donneurs d’ordre et prestataires
L’événement ne se limite pas à cette mise en relation accélérée. Outre les sessions de skis regroupées thématique business et autre réjouissances hivernales permettant un climat optimal pour les discussions business, le format de trois jours comporte des tables rondes et le fameux Big Boss Idol où chaque patron du digital vote en faveur d’un pitch vidéo réalisé par un prestataire. Une façon de prendre le pouls de ce que seront les enjeux marketing dans les mois voire les années à venir. Ainsi, dans le Top Business, ont donc été récompensés Uptilab, spécialisée dans l’optimisation du taux de conversion, Quanta, spécialiste de l’analyse de sites de e-commerce, Influence4You, agence marketing qui lance des campagnes via son pool mondial « d’influenceurs » et Youlovewords, producteur de contenus. Notons également la venue pour cette édition de Samothrace, cabinet d’Audit, Conseil, et Transactions Services à destination des entreprises, des professionnels, et des fonds d’investissement, preuve que certaines start-up ne font pas que collaborer commercialement mais décident d’accélérer leur association. Les deals réalisés se comptent en chiffres à quatre zéros. Le deal moyen à chaque édition avoisinant les 30 000 euros. Certains prestataires réalisent même jusqu’à 80% de leur CA grâce aux différents événements de la constellation Big Boss.
Formats à la carte pour réseauter à son bon vouloir
Les nouveautés au pays des Big Boss sont légions. Des changements d’abord dans la charte graphique et le naming avec l’ajout de la baseline « Business as it should be ». Au revoir à la référence au film, les Bronzés, bonjour à la sobriété pour davantage convaincre les grands groupes de laisser leurs ouailles marketing venir dans ce format business atypique. Second changement, celui du business model. Et en cela Hervé Bloch révolutionne le monde de l’événementiel business en proposant un système d’abonnement monétisé via des jetons, les « linx », clins d’oeil aux crypto-monnaies et à sa société Digilinx. Hervé Bloch commente au sujet de sa bascule vers un nouveau modèle économique : « Il ne s’agit plus de vendre un événement mais de construire une collaboration à l’année à travers un abonnement allant de 2000 à 8000 euros par mois. C’est une solution transparente, simple, flexible. L’autre force de ce modèle est la création au sein de ma structure d’un poste de customer success manager dédié au SAV et au succès de la relation big boss et sponsor. Et les clients ne s’y trompent pas. 67 prestataires ont déjà opté pour ce nouveau modèle. L’objectif est d’arriver à une centaine d’abonnés d’ici le mois de janvier. »
Autre innovation et non des moindres lancée depuis cette année : l’organisation de verticales sectorielles dans le tourisme et la mode et la beauté, tout en continuant les dîners VIP. Au total, Hervé Bloch jalonne son année d’une vingtaine de rendez-vous business, du dîner intimiste dans l’antre atypique de « la Galerie » de Puteaux aux week-ends synonymes de faste et de business tout en passant par les formats journée. Les verticales vont d’ailleurs s’accélérer l’année prochaine avec d’ores et déjà un format « bancassurance » annoncé. Les décideurs n’ont désormais plus d’excuses pour trouver chaussure à leur pied…
Geoffroy Framery