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L’ÉVÉNEMENT
Les émeutes. Les saccages, les destructions, les pillages ont blessé la France. À la manœuvre, beaucoup de gamins, malheureusement, derrière les meneurs. Nous ne sommes pas des optimistes béats, nous savons que tout ne va pas bien, mais nous sommes lucides. Nous voyons bien que les actes ont conduit à des destructions d’écoles, de centres sociaux, de mairies et même de restos du cœur. Et les optimistes lucides se posent des questions sur cette montée de la violence. Beaucoup ont agi par haine, comme en 2005, ces trois semaines qui ont embrasé le pays, mais les reportages montrent qu’une grande partie des casseurs ont aussi agi par mimétisme et sans doute au nom de cette tentation du «quart d’heure de célébrité» évoqué par Andy Warhol, dès lors qu’ils font l’attention des médias de masse. Les images de la télé créent-elles une certaine émulation ?
Pour rester optimistes, je pense qu’il faut en repasser par l’école et l’exemple.
Restaurer une fois pour toutes l’instruction civique à l’école. Y enseigner la tempérance, la vertu de l’optimisme, apprendre la façon de maîtriser les pulsions, les répulsions, les émotions négatives.
Sur les réseaux sociaux, sur les médias, c’est tout l’inverse, la diffusion des images négatives alimentent le cerveau reptilien avide de ce qui va mal. Il est plus que jamais temps de débattre de la nécessité d’une certaine retenue des médias qui colportent des images. Il ne s’agit surtout pas de «bloquer» les réseaux sociaux qui offrent des vertus car s’ils montrent le pire, ils véhiculent aussi le meilleur, comme l’a dit Ésope. Une négociation décidée avec les responsables des platesformes devrait déjà aboutir à ce qu’ils s’abstiennent de diffuser des adresses sensibles. Quant aux médias, ils gagneraient à la retenue en n’ouvrant pas systématiquement leurs journaux télévisés ni leurs unes sur le pire. Sans cesse, nous voilà confrontés à ce paradoxe français d’un peuple qui manifeste sa joie de vivre mais se dit sempiternellement malheureux, avec ces sondages qui nous classent derrière le Vietnam et le Nigeria. Pourtant, de bonnes nouvelles, il en déferle tous les jours.
UN SACRÉ BONHOMME
Tout à l’opposé de ces piètres faux héros du quart d’heure de gloire, vient de disparaître le dernier vrai héros français du débarquement, Léon Gautier. Le dernier membre du commando Kieffer. Gardons-nous de l’oublier en ce 14 juillet 2023, lui qui défila avec fierté avec les Français libres devant de Gaulle le 14 juillet 1940… à Londres. L’hommage qui lui est rendu constitue un contraste saisissant avec les violences gratuites de juin-juillet 2023 (gratuites, car la députée Sandrine Rousseau, en osant expliquer que les émeutes sont nées de la pauvreté, insulte les familles modestes tout en invitant les pilleurs à se servir).
Le discours en hommage à Léon Gautier évoque celui d’André Malraux pour le transfert de Jean Moulin au Panthéon, un frisson. Tous ces hommes et ces femmes qui a 17 ans ont tout quitté pour rejoindre Londres, entrer dans la clandestinité, suscitent ce moment de pure émotion. Il nous faut sans cesse atteindre cette qualité positive de l’engagement. L’on n’est jamais aussi grand qu’au service des autres. L’exemple de Léon Gautier et de ses pairs ne doit jamais nous quitter. Je parle d’exemple pour les nouvelles générations et pas seulement de souvenir…
CE LIVRE
… c’est l’Éloge des vertus minuscules, de Marina van Zuylen (publié chez Flammarion). « La majeure partie de l’existence passe dans un demi-jour discret, énonce l’accroche de l’ouvrage, des actions et pensées qui nous laissent moyennement satisfaits, que nous gardons pour nous-mêmes». Et pourtant, des tas de choses de nature à nous inspirer, des expériences révélatrices, des sentiments font le sel de notre vie et non le désir de perfection qui nous aveugle à chercher toujours l’extraordinaire. Il risque de nous faire manquer la puissance de pensées minuscules – même si, bien sûr, les grandes vertus, l’optimisme, la sagesse, le courage, la tempérance, l’humilité, la transcendance restent des objectifs sans cesse à vivifier. Mais les petits bonheurs, quand ils rythment une journée, quand bien même sont-ils loin de toute perfection, ce quelque chose qu’on apprécie, ce petit plaisir, ce bonheur fait à l’autre, à ceux qu’on aime, à ses collègues, ont droit à tous les éloges*.
Bien entendu, je le redis, il faut continuer à défendre grandes valeurs et vertus. Il n’empêche que tous ces petits bonheurs rythment une vie, comme ces petites émotions positives clôturent bien la journée. Ils triomphent des émotions négatives car rien ne va toujours bien ni toujours mal. Notre auteure prône de ne pas se priver de ces petits bonheurs, la preuve, je termine cette chronique dans la bonne humeur.
* Pourquoi, à votre avis, les premières pages de notre magazine Parenthèse, le magazine de la famille, se nomme-t-il Aux petits bonheurs… ? [NDLR]
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