COP28
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Les regards du monde entier convergent actuellement vers les Émirats arabes unis, l’hôte de la COP28.

Du 30 novembre jusqu’au 12 décembre prochain, cette rencontre historique regroupe les représentants des 197 États signataires de l’accord de Paris, ainsi que ceux membres de l’Union européenne, dans un contexte rythmé par de nombreux records climatiques. Pour l’occasion, retrouvons les trois enjeux majeurs que la COP28 devra traiter…

En effet, la portée de cette édition semble d’une importance cruciale. Il s’agit d’abord de dresser le premier bilan officiel de l’accord de Paris, afin d’évaluer l’efficacité des politiques mondiales qui visent à la réduction des émissions. L’objectif premier, rappelons-le, est de contenir le réchauffement climatique à 1,5 °C par rapport à l’ère préindustrielle. Pourtant, celui-ci s’éloigne de plus en plus, l’ONU, mi-novembre, a d’ailleurs estimé que les engagements actuels des pays allaient mener à 2 % de baisse des émissions entre 2019 et 2030, au lieu des 43 % préconisés. De plus, nous nous dirigeons vers un réchauffement allant jusqu’à 2,9 °C au cours de ce siècle, ce qui est bien au-delà des recommandations de la communauté internationale.

Accord de Paris et objectifs énergétiques

Ainsi, sur le bilan de l’action passée, peu de suspense. « On n’y est pas », comme le résument les observateurs. À ce sujet, l’ONU a publié, début septembre, un premier bilan technique de la mise en œuvre de l’accord de Paris. « Les émissions mondiales ne suivent pas les trajectoires d’atténuation […] compatibles avec l’objectif de température de l’accord de Paris, et les possibilités de relever le niveau d’ambition […] s’amenuisent rapidement », comme celui-ci le précise. Ce document doit maintenant servir de base indiscutable lors des négociations de Dubaï.

De plus, il est essentiel de mettre l’accent sur la nécessité de remplacer progressivement les énergies fossiles, qui sont responsables de 70 % des émissions de gaz à effet de serre. C’est tout du moins ce que détaille le site du ministère de la Transition énergétique. La sortie de notre dépendance aux énergies fossiles s’inscrit alors au cœur du débat, bien qu’elle représente un point de discorde majeur pour de nombreux pays. C’est d’ailleurs pour cette raison qu’en 2021, seule la réduction massive du charbon avait été adoptée à la COP26 de Glasgow. L’avenir du pétrole et du gaz, lui, n’a pour l’heure jamais été mis sur la table. Pourtant, de nombreux pays, dont ceux de l’Union européenne, sont pour l’élimination quasi-totale des combustibles brûlés sans captage ni stockage du carbone. Mais encore une fois, pour le moment, aucune date, ni aucun rythme…

Le secteur pétrolier grand acteur de la transition ?

Ce dont il faut également parler, c’est la controverse autour de ce choix de nommer les Émirats arabes unis en tant qu’hôte, ainsi que d’avoir confié la présidence de cette COP au patron de la compagnie pétrolière Sultan al-Jaber. Si certains voient en cette situation l’opportunité de discuter concrètement de la transition énergétique, d’autres la critiquent vivement. « De nombreuses ONG ont dit que c’était une dissonance cognitive énorme, comme si on mettait un cigarettier à la tête de l’OMS », compare Lola Vallejo, directrice du programme climat de l’Institut du développement durable et des relations internationales.

De plus, la présence des lobbyistes des énergies fossiles sera sous étroite surveillance, alors que leur nombre avait battu des records à la COP27 et avait participé à aboutir à un texte jugé peu ambitieux. En effet, celui-ci ne mentionnait pas la sortie de ces énergies émettrices de gaz à effet de serre. Quoi qu’il en soit, « tous les points de vue sont les bienvenus et tous les points de vue sont nécessaires », estime Sultan al-Jaber. Et cela semble nécessiter l’inclusion des lobbys et grands pétroliers, jusque dans les délégations nationales.

Et le déblocage des financements promis ?

Les montants actuels restent bien moins importants que ceux des estimations nécessaires pour financer les besoins d’adaptation. D’abord les 100 milliards de dollars d’aide par an promis en 2009 par les pays riches pour financer à la fois l’adaptation au réchauffement, mais aussi les réductions d’émissions dans les pays en développement. Le montant n’a atteint que 83 milliards de dollars, selon les chiffres les plus récents de 2020 fournis par l’OCDE. Cette dernière source a toutefois déclaré, mi-novembre, que les pays riches avaient « probablement » atteint en 2022 leur promesse de financement, avec deux années de retard.

Autre financement défaillant : la promesse faite à Glasgow en 2021. Il s’agissait de doubler les fonds d’adaptation entre 2019 et 2025, pour atteindre 40 milliards d’euros par an. Enfin, un groupe d’experts des Nations unies avait en effet estimé, fin 2022, que des dépenses de plus de 2 000 milliards de dollars seraient nécessaires chaque année d’ici à 2030 pour financer l’adaptation au changement climatique. La COP28, est donc le témoin d’une urgence climatique croissante. Elle se profile ainsi comme un carrefour crucial pour évaluer les progrès réalisés et décider des actions nécessaires pour préserver notre planète. Reste à savoir si ce qu’il en ressortira, permettra des actions concrètes pour notre écosystème, ou si le greenwashing prendra le pas sur la responsabilité environnementale de chacun…

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