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Retraite, éducation et emploi, l’OCDE invite la France a accélérer les réformes.
Dans son rapport « France 2021 », l’OCDE livre ses analyses des grands enjeux économiques et sociaux français. Et exhorte l’hexagone à relancer ses programmes de réformes entamés en 2017. Et souligne l’efficacité des aides d’urgences et du plan de relance, tout en révélant ses prévisions de croissance pour 2021 et 2022.
Jeudi 18 novembre, l’Organisation de coopération et de développement économique (OCDE), qui réunit les pays les plus riches de la planète, a publié son rapport « France 2021 ». Une étude sous forme de feuille de route pour le prochain quinquennat, qui commencera dans moins de six mois. Premier bilan et bon point : la France a su réagir rapidement et massivement à la crise de la covid. En réaction à la publication du rapport de l’organisation internationale basée à Paris, le ministre de l’Économie l’assure : « Nous partageons toutes les recommandations émises. » Parmi celles-ci, l’OCDE insiste sur la nécessité de poursuivre les mesures de soutien de l’activité économique. Selon le texte, la sur-épargne accumulée par les Français ·es depuis les débuts de la crise sanitaire (environ 267 milliards d’euros en septembre 2021) devrait pouvoir soutenir la consommation en 2022. Et l’augmentation de la demande extérieure devrait soutenir les exportations et l’investissement.
Viser juste pour la relance
Si l’OCDE soutient le maintien des aides et met en garde contre un retrait trop prématuré, l’organisation estime que le soutien budgétaire de l’État doit devenir plus sélectif. « Il doit s’orienter vers les transformations nécessaires de l’économie », lance le secrétaire général de l’OCDE Mathias Cormann. À commencer, entre autres, par l’éducation et la transition écologique. Dans cette optique, l’animation du plan France Relance et France 2030 (un plan d’investissement de 30 milliards d’euros sur cinq ans pour développer la compétitivité industrielles et les technologies d’avenir) sera le premier pilier de la relance.
Le second pilier et pas des moindres : la relance du programme de réformes engagé en 2017. L’OCDE en fait la principale condition d’une « reprise pérenne ». Cela plaira au gouvernement Macron, l’organisation internationale réclame une accélération de la réforme des retraites. Et suggère un relèvement progressif de l’âge effectif de départ à la retraite, jusqu’à 64 ans à partir de 2025.
Assainir les dépenses publiques
Autre grand enjeu : la balance et la bonne santé des dépenses publiques françaises. A ce sujet, l’OCDE se prononce pour une règle de dépenses pluriannuelles pour l’ensemble du service public et une meilleure gestion des dépenses sociales qui passera par des économies substantielles.
Surtout, l’étude insiste sur l’importance stratégique de mener des réformes dédiées à l’emploi, pour dynamiser la productivité. Et pour cause, le taux de chômage français (près de 8 %), reste un sujet de préoccupation. Un effort qui passera notamment par des mesures pour la formation des jeunes et des moins qualifiés. L’objectif : « Éviter que la crise accroisse les inégalités des chances. » Mais aussi faire en sorte d’instaurer une croissance plus inclusive et plus verte : la transformation numérique des PME reste encore un enjeu prégnant dont l’insuffisance entrave la productivité.
Dans le droit fil de ses recommandations, l’OCDE évalue le gain pour la France à 1,2 % de PIB par habitant·e d’ici à 10 ans. Optimiste, l’organisation estime à 6,8 % la croissance qu’enregistrera la France cette année, et à 4,2 % en 2022.