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Trop chers, pas assez productifs, moins flexibles… les préjugés ne manquent pas sur les seniors en entreprise. Des jugements sans doute trop hâtifs quand on connaît leur qualité d’expertise, et toute l’expérience accumulée.
En France, les entreprises sont fébriles quand il s’agit d’embaucher des seniors. En 2023, 61,7 % des personnes âgées de 55 à 64 ans étaient en activité et 58,4 % en emploi, selon le ministère du Travail et de l’Emploi. Pour comparaison, sur la même année 82,6 % des 25-49 ans avaient un emploi. Un grand écart qui s’explique notamment parce que les stéréotypes autour de l’embauche des seniors restent très présents. Notamment sur l’adaptation aux nouvelles technologies, l’intégration, la productivité et surtout la durée du poste accordé. De nombreuses idées reçues qui viennent freiner l’embauche et l’intégration en entreprise. Alors qu’ils peuvent représenter un atout de taille pour faire évoluer son business. De plus, face au vieillissement de la population et au recul de l’âge de départ à la retraite, les entreprises ont, elles aussi, un rôle central à jouer dans ce bouleversement démographique.
L’expérience, un atout de taille
Après plusieurs années de travail derrière lui, le senior a développé des capacités et une expertise pointue. Avec un bagage solide, il est, de fait directement opérationnel et permet à l’entreprise de gagner du temps sur la formation d’un nouvel employé. Contrairement aux idées reçues, ils ne sont pas démunis face au numérique puisque bon nombre d’entre eux travaillent déjà avec ces nouveaux outils. De plus, ils ont acquis des compétences comportementales, les fameuses soft skills, appréciées et recherchées par les managers. L’autonomie, la capacité à s’organiser, le sens du relationnel… Des qualités indispensables pour faire fonctionner une équipe.
Surtout que les jeunes générations sont de plus en plus soucieuses de leur bienêtre au travail. Cela se traduit notamment dans l’accompagnement, dans une communication transparente ou encore dans les relations humaines entre collègues. Ainsi, une vraie transmission intergénérationnelle et une diversité peuvent être instaurées au sein des équipes. Les seniors jouent aussi un rôle de pilier pour eux, avec l’expérience acquise ils savent comment fonctionnent les relations sociales et peuvent intervenir comme modérateurs en cas de conflits. Et miser sur un senior ne coûte pas forcément beaucoup plus cher. L’État propose aussi des aides financières pour encourager les entreprises à les embaucher.
Mais comment les fidéliser ?
Les managers pensent à tort que le management des seniors est différent de celui des jeunes générations. En effet, ce sont des recrues comme les autres, qui ont besoin d’équité et de se sentir valorisées. Pour cela, essentiel de multiplier les échanges intergénérationnels pour déconstruire les idées reçues et leur faire comprendre qu’ils ont une importance capitale dans le fonctionnement de l’entreprise. Et qu’ils peuvent, tout comme les jeunes collaborateurs, bénéficier d’opportunités. Cela passe également par la confiance en leur donnant la possibilité de gérer des projets à responsabilité par exemple. En somme, intégrer des seniors au sein de son équipe, c’est aussi la question d’un avenir sociétal plus juste, plus équitable et performant.
CLARA SEILER