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L’année 2024 marque un tournant dans le monde de la formation continue. Après une relance compliquée et la frilosité des investissements des particuliers dans le domaine de la formation – en témoignent les chiffres en baisse même dans des écoles perçues comme prestigieuses – la nouvelle année devrait suivre la belle tendance de relance observée ces derniers mois. Et un mot d’ordre est sur toutes les lèvres tandis que la nouvelle année commence : la spécialisation.
Pour resituer le contexte, le monde de la formation continue peut, grossièrement, être séparé en deux. Il y a d’un côté les formations longues (d’un an à 18 mois), qui permettent le plus souvent d’obtenir un diplôme reconnu et certifié. MBA, Executive Master, ce sont autant de belles marques à ajouter à son CV. On y va, souvent, lorsque l’on est cadre intermédiaire, amené à manager de petites équipes ou à chapeauter le travail de prestataires et que l’on souhaite obtenir un coup de pouce sur son CV pour aller chercher de nouvelles opportunités professionnelles. De 5 000 à 30 000 euros, ces formations fleurissent sur le marché et proposent bien souvent à boire et à manger. « Il faut se renseigner, ne pas hésiter à contacter d’anciens diplômés pour vérifier si le jeu en vaut la chandelle », rappelle un expert du secteur de l’enseignement qui s’offusque de l’apparition récente d’acteurs sans scrupules sur le marché.
Les formations courtes plébiscitées
TOUT LE MONDE PEUT-IL RÉUSSIR DANS UNE REPRISE D’ÉTUDES ?
D’un autre côté, il y a la formation continue courte, qui connaît actuellement un véritable essor. Ces dernières sont axées sur des compétences spécifiques et peuvent durer de quelques jours à quelques semaines. El les sont conçues pour répondre rapidement aux besoins du marché du travail en constante évolution. En 2024, de plus en plus de professionnels se tournent vers ces formations pour acquérir des compétences spécialisées, compléter leurs connaissances ou se reconvertir dans un nouveau domaine. Le principal avantage des formations courtes est leur flexibilité. Contrairement aux programmes longs qui exigent un engagement sur une période prolongée – et nécessitent parfois de quitter un temps plein pour un temps partiel ou une année sabbatique – les formations courtes permettent aux apprenants de suivre des cours tout en travaillant à temps plein. « C’est une tendance que l’on observe de plus en plus dans les demandes de nos apprenants, détaille Aurélie Bordin, directrice learning et déploiement de la formation continue à Montpellier Business School. Ce sont des formats hyper contraints car les apprenants sont bien souvent limités dans le temps et veulent un retour sur investissement rapide. » Ces format ions courtes sont, parfois, financées par les entreprises elles-mêmes qui y voient le bon moyen de booster les capacités de leurs équipes en un temps record. Et se replonger dans le monde des études permet, bien souvent, d’aborder son quotidien professionnel d’un oeil neuf.
LES APPRENANTS SONT BIEN SOUVENT LIMITÉS DANS LE TEMPS ET VEULENT UN RETOUR SUR INVESTISSEMENT RAPIDE – AURÉLIE BORDIN, MONTPELLIER BUSINESS SCHOOL
Une reprise d’études pour qui ?
Un autre aspect important de la formation continue en 2024 est la diversité des options disponibles. Que vous souhaitiez développer vos compétences numériques, étoffer vos connaissances dans le secteur des technologies de pointe, améliorer votre compréhension des enjeux environnementaux ou même explorer des domaines artistiques, il existe une formation continue adaptée à vos besoins. « Nous planchons de plus en plus sur la thématique des soft skills, poursuit Aurélie Bordin de MBS. Les professionnels qui nous sollicitent veulent améliorer leur manière d’être aux autres, développer leurs capacités de leadership et ce sont autant de compétences clefs sur lesquelles nous pouvons les accompagner. » De quoi élargir d’autant plus les opportunités pour les cadres à la recherche de nouvelles aventures professionnelles. Mais tout le monde peut-il réussir dans un cursus de reprise d’études ? Oui à condition d’y aller pour de bonne(s) raison(s). « Vouloir à tout prix un gap important de salaire est une erreur, explique Éric Lamarque, président d’IAE France. On peut augmenter autour d’une trentaine de pourcents, vouloir plus n’est pas très réaliste. » Grandir professionnellement ou obtenir de nouvelles responsabilités semble, en revanche, des raisons saines pour s’investir – et investir – dans un process de reprise d’études.
GUILLAUME OUATTARA